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… vu par Arlette

Bolek ♦ Je voulais pas crever

L’histoire de « Je voulais pas crever » commence en novembre 2005, à la sortie du métro Poissonnière, le jour où un bus de ramassage scolaire enfonce le kiosque à journaux qu’occupe Boleslas Zwolak, dit Bolek.

Depuis quelques années, l’homme vend en toute illégalité des livres dans sa minuscule tour verte. Son  «art du camouflage» n’y résiste pas : la municipalité décide de l’expulser pour cause de « tour indûment occupée » et dangereuse – elle menace de s’épancher dans la bouche de métro.

Bolek entre alors en résistance, fait parler de lui, lance une pétition, un « J’accuse » version Bolek, qui rencontre un franc succès, soutient qu’il a une utilité publique et un « rôle éducatif pour la jeunesse du quartier».

En 2006, puis en 2007, Bolek, le kiosquier du métro Poissonnière résiste avec les gens du quartier pour ne pas perdre le lien qu’il a tissé avec eux en laissant son kiosque devenu « librairie de rue » être rasé. Soutenu aussi par le maire de l’arrondissement, Jacques Bravo, Bolek est réinstallé dans un kiosque 150 mètres plus loin, sans rien perdre des relations construites au fil des 15 ans écoulés.

Après mille métiers et quarante ans de galères, le Polonais-ch’ti, passe en dix ans de l’âge d’or de la presse à l’ère de la recherche effrénée de rentabilité.

A 55 ans, il refuse de quitter son kiosque, et s’improvise « libraire de rue ». Avec ses livres d’occasion, fruits de rencontres avec des « poubelles au trésor », sans aucune aide sociale, il reste debout pendant douze ans dans la plus grande précarité, bravant le froid, le mépris, la peur et la violence omniprésente de la rue. Faisant naître aussi des solidarités durables, de fortes amitiés.

Les moments qu’il ne passe pas alentour de son kiosque, il les consacre à la peinture dans sa chambre de bonne.

 

L’auteur :

« Polonais-ch’ti », Boleslas Zwolak, qui s’est lui-même baptisé « Bolek », a été mineur à l’âge de quinze ans, ouvrier, fort des Halles.

Victime de la crise de la presse, il s’accroche à cinquante-cinq ans à son métier en s’improvisant « libraire de rue » et en devenant peintre et écrivain.

C’est l’intérêt de l’ouvrage, co-écrit avec le journaliste Laurent Boscq, d’apporter par ce témoignage une vision plus large sur l’évolution de la société.

Bolek a fait du livre un drapeau de résistance et de son kiosque une barricade.

Au-delà du parcours passionnant d’un personnage hors norme, ce document nous montre une France que ne pouvons plus ignorer : celle des 7 millions de travailleurs précaires. Chacun est concerné, chacun peut agir dans sa vie de tous les jours. L’histoire de Bolek en est la preuve.

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