Club lecture…

… vu par Arlette

Joyce Rachel ♦ La lettre de Queenie

la-lettre-de-queeniePour ceux qui ont lu et apprécié  » La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry arriva un mardi…. », voici la version de celle qui est à l’origine, par sa lettre, de la longue marche existentielle, semée de rencontres, d’Harold.

ATTENTION : Ce livre n’est pas une suite du roman « La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry arriva le mardi… », mais son complément. En effet l’histoire se déroule en même temps, sauf que l’on voit les choses du côté de Queenie.

Les deux personnages sont liés par une histoire s’étant déroulée quelques vingt années plus tôt. Mais qu’a-t-il bien pu se passer, il y a vingt ans, dans cette petite ville du sud de l’Angleterre, pour qu’elle veuille la quitter et ne jamais y revenir? Une histoire de destins manqués, tendre et bouleversante. On découvre très vite qu’à cette époque, quelque chose a mal tourné.

Il a suffi d’une lettre de Queenie, lui annonçant qu’elle allait mourir (elle souffre d’un cancer déformant), pour qu’Harold Fry décide de la retrouver. Qui êtes-vous chère Queenie, qui se meurt, au centre de soins palliatifs St Bernardine? Que s’est-il passé pour qu’Harold abandonne tout et se lance dans sa longue marche?

C’est vrai qu’on ne sait presque rien, dans la première version, de Queenie, sinon qu’elle a marqué le passé d’Harold, assez pour qu’il entreprenne ce voyage insensé. L’auteure nous montre une femme restée vieille fille, intelligente, amoureuse d’un homme qui ne l’aimait pas (c’est une théorie puisque rien n’est dit dans un sens ou dans l’autre). Tout au long du roman, on attend de comprendre ce qu’elle se reproche tant, ce qui l’a rongé de culpabilité pendant deux décennies, même si on pressent déjà que ce ne sera pas aussi grave que ce qu’elle pense car on le découvre rapidement : Queenie a tendance à dramatiser. Queenie est comme son tailleur en laine marron qui la suit dans sa quarantaine : banal, triste et insipide…

Alors qu’il traverse, à pied, l’Angleterre, Queenie, de son côté, redoute les retrouvailles. Comment lui faire face? Comment lui dire ce qu’elle cache depuis tant d’années?

Queenie lui écrit alors une seconde lettre. Elle se livre, aidée par ses soignants, en attendant son cher Harold. Elle écrit et parle de son histoire comme pour s’accorder une dernière danse, comme pour faire savoir à Harold qu’elle tente de l’attendre comme il le lui a demandé. Elle lui raconte toute l’histoire. Cette fois-ci, pas de mensonges. Il est temps pour elle de lever le voile et de se libérer de cette culpabilité qui la ronge.

Actes manqués, faux semblants et amours sans retour se croisent ainsi dans cette lettre. Un enfant aussi. Toute l’histoire passée de Queenie est émaillée de son quotidien dans ce centre de soins palliatifs animé par des sœurs et quelques résidents trublions.

 » La lettre de Queenie » ou les mots impossibles à transmettre… Ce livre est bien sûr poignant mais aussi plein d’humanité, de solidarité, il touche au cœur.

Un beau portrait de femme, perdue et frémissante, toute en intériorité, une approche sensible d’un autre aspect de l’histoire, qui complète parfaitement la première version.

L’auteur :

rachel  joyceRachel Joyce est née le 16 juin 1978 en Angleterre. Elle fit des études de droit à l’Université de Birmingham. C’est une triathlète professionnelle.

Elle a été pendant plus de vingt ans scénariste pour la radio, le théâtre et la télévision, et comédienne de théâtre, récompensée par de nombreux prix.

Rachel Joyce s’est mise à l’écriture après ses vingt ans de carrière au théâtre et à la télévision, où elle a joué un rôle prépondérant pour la SRC, le Royal National Theatre, le Royal Court, remportant un « Time Out », prix de la meilleure actrice, le « Silver Sony », et un « Olivier ».

Joyce a écrit plus de vingt pièces pour la BBC Radio 4, et a créé des adaptations majeures pour la série « Classic – heure de la femme », ainsi qu’une adaptation dramatique pour BBC 2.

En 2007, elle a remporté le prix pour « Tinniswood Lecture Best Radio ».

Rachel Joyce, surnommée « Rach » ou « Joycenator » par sa sœur, vit en Angleterre, dans une ferme du Gloucestershire, avec sa famille et travaille sur son deuxième roman, « Parfait ».

Rachel Joyce vit en Angleterre, dans une ferme du Gloucestershire, avec sa famille.

« La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry arriva le mardi… » est son premier roman.

L’histoire d’Harold Fry a d’abord été un feuilleton radiophonique diffusé sur la BBC. Rachel Joyce l’a ensuite remanié pour en faire son premier roman, salué par la critique outre-Manche.

Après le succès international de ce roman, l’auteure nous livre l’histoire de Queenie Hennessy, une sexagénaire discrète et diminuée, atteinte d’un cancer défigurant en phase terminale.

Enregistrer

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *