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… vu par Arlette

Levy Marc ♦ Et si c’était vrai

et si c'était vrai Arthur, un architecte, ne sait plus quoi croire. Devient-il fou ? Est-ce son esprit qui lui joue des tours ?

 Que penser d’une femme qui choisit le placard de votre salle de bains pour y passer ses journées ? Qui s’étonne que vous puissiez la voir ? Qui disparaît et reparaît à sa guise et qui prétend être plongée dans un coma profond à l’autre bout de la ville ? Faut-il lui faire consulter un psychiatre ? En consulter un soi-même ? Ou, tout au contraire, se laisser emporter par une extravagante aventure ? Et si c’était vrai ? S’il était vrai qu’Arthur soit le seul homme qui puisse partager le secret de Lauren, contempler celle que personne ne voit, parler à celle que personne n’entend ?

Elle va bouleverser sa vie mais Marc Levy ne nous le dit pas ainsi. Il nous le fait découvrir subtilement en même temps qu’Arthur.

Arthur peut la voir, Laureen lui parler : Un dialogue s’engage entre eux, une réflexion profonde vers l’inconnu, les limites entre la vie et la mort. Arthur croit rêver mais il apprend « le goût du bonheur » (p. 84) et il veut aider Laureen à s’extirper de ce double corps, celui immatériel que lui seul voit et celui inerte, allongé sur un lit d’hôpital et que tout le monde voit.

En sortant de la banalité de la routine de sa vie, Arthur découvre l’essentiel, que « tous les rêves ont un prix ! » (p. 84), que « tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir, que tout est possible. » (p. 87), que le bonheur est fugace et qu’il faut profiter de l’intensité du moment présent : « Personne n’est propriétaire du bonheur, on a parfois la chance d’avoir un bail, et d’en être locataire. Il faut être très régulier sur le paiement de ses loyers, on se fait exproprier très vite. » (p. 91)

Bien sûr, l’équipe médicale veut à un moment arrêter cet acharnement thérapeutique qui maintient une vie utopique, qui ne continue que parce qu’elle est alimentée par perfusion mais n’a aucune communication avec l’extérieur.

Laureen qui a tout entendu, confie ces propos à Arthur qui ne peut supporter de perdre celle avec laquelle il est maintenant très uni par des liens très forts, irréalistes, amoureux d’un amour pur mais qui prendra plus tard une forme charnelle. Arthur a alors pleinement conscience de l’importance que ce « fantôme » a prise dans sa vie.

Arthur veut « tout faire pour ne pas la laisser mourir. ».  Un scénario rocambolesque va se dérouler et permettre à Arthur de voler le corps inerte de Laureen pour continuer à communiquer avec son corps immatériel. Arthur vit dans l’angoisse de perdre son amour et sa raison de vivre. Laureen, elle qui n’est pas maître de son corps, le rassure.

Ce corps sera repris par la police mais alors les médecins vont accepter tacitement de maintenir Laureen en survie un certain temps.

« Et si c’était vrai… »

Qu’un écrivain inconnu publie son premier roman et que son livre soit le numéro un des ventes dans la catégorie fiction de l’année 2000, qu’il soit vendu à plus d’un million d’exemplaires, qu’il soit traduit en trente langues, que Steven Spielberg achète à cet auteur les droits d’adaptation, qu’avant la sortie de ce roman, le parcours de cet homme n’eût rien de littéraire, que ce fût un chef d’entreprise pendant sept ans aux États-Unis avec un esprit créateur certain puisqu’il avait créé une société d’images de synthèse, que cet homme de retour dans son pays, la France, dirigeât un cabinet d’architectes à Paris ? « Et si c’était vrai… »

Malgré l’énormité du pourcentage de l’impossibilité de probabilité de cette équation, ce n’est pas de la science fiction mais la vie non romancée de Marc Levy et le nom de son premier roman est un défi à la réussite puisqu’il s’intitule « Et si c’était vrai… », Roman extraordinaire qui mérite le succès qu’il a si vite obtenu.

Marc Levy manie la plume avec un art subtil, plein de la fougue de la jeunesse de son héroïne, Laureen qui n’a pas trente ans et qui est interne aux urgences à San Francisco. Tout arrive à tout le monde et la vie peut basculer très vite, s’inverser. C’est ce qui se passe avec Laureen, lors d’un accident de voiture où elle se retrouve en coma profond. Marc Levy en profite pour nous faire réfléchir sans en avoir l’air sur la fragilité de l’existence, sur l’éphémère de notre passage sur terre, sur la difficulté d’être de ceux qui sont à la lisière entre la vie et la mort.

 

L’auteur :

Marc Lévy est né le 16 octobre 1961 en France.

 A 18 ans, il s’engage à la Croix Rouge Française où il passe 6 ans à divers postes. Parallèlement, il étudie la gestion et l’informatique à l’Université Paris Dauphine.

 En 1983 il crée une société spécialisée dans les images de synthèses en France et aux États-Unis. En 1989 il perd le contrôle de son groupe et démissionne.

 À 29 ans, repartant de zéro, il rentre à Paris et fonde avec deux amis une société de travaux de finitions qui deviendra l’un des premiers cabinets d’architecture de bureau en France.

 À 37 ans, Marc Levy écrit une histoire à l’homme que deviendra son fils. Encouragé par sa soeur scénariste (aujourd’hui réalisatrice), il envoie ce manuscrit aux Editions Robert Laffont qui acceptent aussitôt de publier Et si c’était vrai. Peu avant la sortie du roman, Steven Spielberg (Dreamworks) en acquiert les droits d’adaptation cinématographique. Le film, intitulé Just Like Heaven, produit par Steven Spielberg, interprété par Reese Whitherspoon et Mark Ruffalo, s’est classé premier du box-office américain lors de sa sortie en 2005.

 

Après la publication de son premier roman, Et si c’était vrai, en 2000, Marc Levy se consacre exclusivement à l’écriture. Tous ses romans figurent dès leur parution en tête des ventes annuelles en France et connaissent un succès international. Il publie Où es-tu ? en 2001 (adapté pour la télévision en 2007), Sept jours pour une éternité en 2003, La prochaine fois en 2004, Vous revoir, la suite de Et si c’était vrai, en 2005, Mes amis, mes amours en 2006(adapté au cinéma en 2008), Les Enfants de la liberté en 2007 et Toutes ces choses qu’on ne s’est pas dites en 2008.

Son neuvième roman Le Premier jour est sorti le 25 juin 2009. La Première nuit, la suite du Premier jour est sortie le 2 décembre 2009.

Son onzième roman Le voleur d’ombres a été publié le 17 juin 2010 en France.

Ses 10 romans, traduits en 41 langues, ont été publiés à plus de 20 millions d’exemplaires (toutes langues et toutes éditions confondues). Marc Levy est l’auteur français le plus lu dans le monde. (Source des chiffres de vente et de classement : Ipsos/Livres Hebdo – Le Figaro).

Marc Levy a écrit quelques nouvelles et a réalisé un court métrage pour Amnesty International, La lettre de Nabila, diffusé en mars 2004. Il a également écrit quelques chansons pour différents artistes, dont Johnny Hallyday.  

Et si c’était vrai… est un roman de Marc Levy, avec lequel il a remporté le Prix Goya du premier roman. Selon Livres Hebdo, cette édition du roman de Marc Lévy s’est classée 4e des ventes poche 2003, avec 212 800 exemplaires vendus en France.

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