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… vu par Arlette

Theorin Johan ♦ Fin d’été

fin-deteDernier volume d’un quatuor remarqué, Fin d’été s’habille une nouvelle fois de brumes fantastiques, jouant sur toutes les couleurs du mystère. L’histoire fait de nombreux détours, en particulier dans la Russie stalinienne, au moment de la Grande Terreur.

Mémoires des lieux, souffrances des hommes, la tragédie paraît inéluctable.

L’histoire commence deux fois. Par la frayeur de deux jeunes garçons : Au dernier été du XXe siècle, sur l’île d’Öland, au sud de Stockholm. Un bateau glissant, de nuit, sur les eaux noires du détroit, conduit par des marins mourants ou déjà morts. Et soixante-dix ans plus tôt, dans un petit cimetière, à l’intérieur des terres. Des coups frappés dans un cercueil…

L’été est court sur l’île d’Öland, une grande île suédoise célèbre pour ses moulins à vents, avec ses non-dits, ses rumeurs, les brumes et les fantômes du passé… Mais les touristes y viennent en masse pour fêter la traditionnelle fête de la Saint-Jean et profiter des chaudes et longues journées de juin et de juillet. Parmi eux cette année-là, un vieil homme à l’allure inquiétante qui rôde autour du domaine des Kloss, propriétaire d’un vaste complexe touristique. Un « Revenant » venu régler ses comptes…

L’été s’annonçait calme pour Kent et Veronica Kloss, heureux propriétaires du Ölandic resort, un vaste complexe touristique attirant touristes et travailleurs saisonniers tels que Jonas, le neveu taciturne de la famille, et Lisa, une jeune chanteuse aux talents cachés. C’était compter sans l’apparition d’un vieil homme, le «Revenant», hanté par les fantômes de son passé torturé, qui se plaît à venir rôder autour de leur propriété et qui, pour une raison inconnue, a la ferme intention de leur nuire…

Comme dans son opus précédent Johan Théorin écrit sur la solitude, sur les blessures du passé et leurs conséquences au quotidien, sur la façon dont on arrive, chacun à notre façon à les gérer, à les fuir, à les assumer. Le passé, parfois lointain, resurgit dans le présent surtout quand certains « demandent des comptes » à d’autres qui ne se sentent pas concernés par lui, qui surtout ne veulent pas remettre en cause, partager les acquis qu’ils détiennent.

L’auteur :

Johan TheorinJohan Theorin, né le 3 septembre 1963 à Göteborg, est un journaliste et romancier suédois, auteur de roman policier.

Sa famille compte des marins, des pêcheurs et, du côté de sa mère, des agriculteurs qui y ont vécu pendant des siècles sur l’île d’Öland, dans la mer Baltique, nourrit culturellement par le folklore insulaire et ses contes étranges. Il a passé tous ses étés dans l’île d Öland au Sud-Est de la Suède où se situe l’intrigue de son roman L’Heure trouble Ce cadre revient dans certains romans ultérieurs de l’écrivain.

Il exerce le métier de journaliste, puis écrit de courtes histoires publiées dans des revues et anthologies.

En 2007 paraît son premier roman L’Heure trouble (Skumtimmen) (Meilleur Roman Policier Suédois 2007). Traduit en vingt-cinq langues, le roman est adapté au cinéma par Daniel Alfredson en 2013. Ce premier roman est suivi par L’Écho des morts (Nattfåk, 2008), qui remporte le prix du meilleur roman policier suédois et le prix Clé de verre, et par Le Prix du sang (Blodläge, 2010) et Rörgast (2013) pour former une sorte de quatuor romanesque dont l’action se déroule principalement sur l’île d’Öland.

En 2010, lors de la remise du prix international « Crime Writers’ Association », Johan Theorin rafle le prix au nez et à la barbe de son compatriote, feu Stieg Larsson, pourtant considéré depuis le succès de Millénium comme le nouveau roi du policier suédois, et de la littérature scandinave en générale.

Son premier roman L’Heure Sombre bat ainsi le best-seller planétaire La Reine dans le palais des courants d’air, troisième volet de la trilogie Millénium.

Les trois romans de Theorin, qui fût journaliste (comme Larsson) se situent tous sur l’île baltique d’Öland. Depuis sa plus tendre enfance, l’écrivain en est un visiteur régulier. Il en apprécie le caractère bipolaire : accueillant et solaire en été, désert, inquiétant et morne en hiver. L’île est profondément enracinée dans sa généalogie, ses ancêtres –marins-pêcheurs, fermiers – prenant part au folklore local, et aux légendes étranges racontées par les plus vieux habitants.

À travers ce régionalisme, ses romans (L’Heure trouble, L’Écho des morts et Le Sang des pierres, paru en mars 2011, tous chez Albin Michel) se parent d’un réalisme souvent perturbant et d’accents surnaturels. Son dernier roman, Fin d’été, a remporté le Prix du meilleur polar suédois en 2015.

Johan Theorin réside toujours dans sa ville natale de Göteborg.

Œuvre :

Romans :

Série du Quatuor de l’île d’Öland

  • Skumtimmen (2007) – Publié en français sous le titre L’Heure trouble, traduit par Rémi Cassaigne
  • Nattfåk (2008) – Publié en français sous le titre L’Écho des morts, traduit par Rémi Cassaigne – Prix du meilleur roman policier suédois 2008 ; Prix Clé de verre 2009
  • Blodläge (2010) – Publié en français sous le titre Le Sang des pierres, traduit par Rémi Cassaigne
  • Rörgast (2013) – Publié en français sous le titre Fin d’été, traduit par Rémi Cassaigne

Autre roman

  • Sankta Psyko (2011) – Publié en français sous le titre Froid mortel, traduit par Rémi Cassaigne

Recueil de nouvelles

  • På stort alvar (2012)

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