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… vu par Arlette

Ménégaux Mathieu ♦ Je me suis tue

Je me suis tueDu fond de sa cellule de la maison d’arrêt des femmes à Fresnes depuis deux ans, Claire, directrice des ressources humaines âgée d’une quarantaine d’années a une bonne situation, un mari aimant Antoine. Leur travail, c’est toute leur vie.

Ils auraient aimé avoir un enfant, une blessure dans leur couple.

Elle nous livre l’enchaînement des faits qui l’ont conduite en prison : l’histoire d’une femme victime d’un crime odieux.

Elle vit un drame, mais seule. Seule, parce qu’elle ne veut ou ne peut pas parler. On pourrait la détester pour son arrogance, sa réussite, sa vie de bourgeoise aisée.

Elle a choisi de porter seule ce fardeau. Les conséquences de cette décision vont se révéler dramatiques. Enfermée dans sa solitude, Claire va commettre l’irréparable. Le mutisme sera sa seule ligne de défense, et personne, ni son mari, ni ses proches, ni la justice ne saisira ses motivations.

Bravo à l’auteur pour son premier roman. Une écriture juste et ciseler. Comment un homme a-t-il pu écrire un tel livre ? Chaque mot est soigneusement choisi. Tout sonne juste, de la frivolité du départ à la déchirure extrême. Il réussit le tour de force de se glisser à merveille dans la peau d’une femme en décrivant des choses intimes avec beaucoup de force et de justesse, à tel point que je me suis parfois demandée si ce roman n’avait pas été écrit sous pseudonyme par une femme.

Ce n’est pas un roman joyeux, mais c’est tout de même un roman à découvrir, et à lire. Car écrit de très belle manière, avec justesse, sans fausse tristesse, sans alourdir le trait. On a vraiment l’impression que c’est Claire, que c’est la victime qui a écrit ces mots, et on est d’autant plus gêné que l’empathie entre le lecteur et ce personnage se crée avec une facilité déconcertante.

L’auteur :

Mathieu MénégauxMathieu Ménégaux est né en 1967 à Paris.

Diplômé de HEC en 1989, il a débuté une carrière dans l’industrie au Maroc, et il travaille aujourd’hui dans un cabinet de conseil en management, une occupation très sérieuse en vérité.

Passionné de littérature et de chanson, il attend 45 ans avant d’enfin décider de passer plus de temps à écrire des phrases en français sur Word que des transparents en franglais sur PowerPoint.

Il est marié et a deux petites filles.

« Je me suis tue » est son premier roman (190 pages), publié par Grasset le 1° avril 2015.

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