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Pastoureau Michel & Simonnet Dominique ♦ Le petit livre des couleurs

Le petit livre des couleursEcrit sous la forme d’une conversation, d’une interview entre Dominique Simonnet et l’historien Michel Pastoureau, « Le petit livre des couleurs » se propose de faire découvrir au lecteur l’histoire de chaque couleur, les différentes significations qu’elles ont pris au cours du temps et pourquoi certaines se sont imposées, affirmées plus que d’autres.

Dominique Simonnet a interrogé l’historien et anthropologue Michel Pastoureau sur le monde des Couleurs : bleu, rouge, blanc, vert, jaune, noir et sur celui des demi-Couleurs : gris pluie, rose bonbon. Le voyage est passionnant et nous apprend une foule de petites choses que l’on ressent inconsciemment ou que l’on découvre. Les symboles qu’elles véhiculent nous éclairent aussi sur nombre de nos traditions (environnementales, culturelles, religieuses…) et les préjugés qui en découlent. L’Histoire nous renseigne sur l’évolution de telle ou telle couleur mais aussi sur l’évolution des mentalités.

Les éditions Points Histoire ont eu l’heureuse initiative de réunir, dans ce petit livre, ces quelques chroniques publiées en 2004 dans le journal l’Express. Elles sont présentées ici sous la forme d’un dialogue entre l’historien, spécialiste de la symbolique des Couleurs, des emblèmes et des animaux, et l’écrivain-journaliste Dominique Simonnet. Dominique Simonnet a interrogé Michel Pastoureau sur le monde des Couleurs : bleu, rouge, blanc, vert, jaune, noir et sur celui des demi-Couleurs : gris pluie, rose bonbon. Le voyage est passionnant et nous apprend une foule de petites choses que l’on ressent inconsciemment ou que l’on découvre. Les symboles qu’elles véhiculent nous éclairent aussi sur nombre de nos traditions (environnementales, culturelles, religieuses…) et les préjugés qui en découlent. L’Histoire nous renseigne sur l’évolution de telle ou telle couleur mais aussi sur l’évolution des mentalités. Tous les deux retracent l’histoire mouvementée des Couleurs : leur place et leur rôle dans la société, l’impact de la technique dans leur diffusion. Pourquoi parle-t-on de « romans à l’eau de rose » ? Pourquoi nos jeans sont-ils bleus ? Pourquoi les communistes ont-ils adopté la couleur rouge ? Pourquoi le dollar est-il vert ? D’où vient la couleur jaune des étoiles de David ? Le blanc et le noir sont-ils des couleurs ? Pourquoi le rouge est-il systématiquement associé au sang, à l’amour alors que le vert souffre toujours d’une certaine désaffection, en dépit de la montée en puissance de l’écologie dans notre société. Pour autant, Michel Pastoureau n’oublie pas de souligner l’ambivalence de la représentation symbolique de chacune d’entre elles. Ainsi, si le jaune évoque le soleil, la lumière, il représente aussi la tromperie et le mensonge. Ce n’est pas un hasard si nous voyons rouge, rions jaune, devenons verts de peur, bleus de colère ou blancs comme un linge. Les couleurs ne sont pas anodines. Elles véhiculent des tabous, des préjugés auxquels nous obéissons sans le savoir, elles possèdent des sens cachés qui influencent notre environnement, nos comportements, notre langage, notre imaginaire. Les couleurs ont une histoire mouvementée qui raconte l’évolution des mentalités. L’art, la peinture, la décoration, l’architecture, la publicité, nos produits de consommation, nos vêtements, nos voitures, tout est régi par ce code non écrit. Il nous affirme qu’il y a six couleurs de base, chacune ayant ses valeurs particulières qui sont rarement universelles mais largement sociales. Pour une même couleur, la signification des valeurs n’est jamais univoque et bien souvent leur ambivalence concoure à la richesse et à la difficulté de leur interprétation. Il en profite pour réhabiliter définitivement le blanc et le noir au rang de couleur à part entière. Il attire toutefois notre attention sur le fait que jadis la distinction se faisait plus souvent entre le mat et le brillant, le clair et le sombre, entre le lisse et le rugueux qu’entre les différences de coloration. Il nous montre magnifiquement que cette perception évolue certes au fil du temps mais aussi en fonction des variables géographiques et sociales : ainsi l’Europe occidentale est moins colorée que l’ Asie, l’Afrique ou l’Amérique du Sud.

De même, il nous montre fort bien que l’on ne vit pas la couleur de la même manière selon les milieux sociaux. Et encore de nos jours, dans les quartiers défavorisés, vous verrez beaucoup plus de Couleurs que dans les quartiers «huppés ».

Les auteurs:

Michel PastoureauMichel Pastoureau, né le 17 juin 1947 à Paris, est un historien médiéviste français, spécialiste de la symbolique des couleurs, des emblèmes, et de l’héraldique. Il est le fils d’Henri Pastoureau, proche des surréalistes, le petit-cousin de Claude Lévi-Strauss, et le neveu d’Henri Dubief (historien).

Son père avait beaucoup d’amis peintres, dont Yves Tanguy, Chirico, Marcel Jean. Il l’emmenait dans leurs ateliers. Ce qui, pour un petit garçon, était un terrain de jeu magnifique. D’autre part, trois de ses grands oncles du côté de sa mère étaient aussi peintres. Autant dire que de tous les côtés, il était entouré de couleurs et de tubes de peinture.

Après une enfance parisienne un peu bohème, entre une mère pharmacienne à Montmartre et un père professeur de lettres, il s’enflamme pour le Moyen Âge et pour l’héraldique qui lui permet d’étudier la signification des couleurs et son évolution. Il va ainsi raconter les mille et une aventures du bleu ou du noir dans des enquêtes menées avec le brio d’un récit policier. Adolescent, il refusa qu’on lui offre un vélo désiré de longue date parce qu’il était jaune, et non vert, sa couleur préférée.

Il a une autre passion, les animaux, particulièrement les plus réprouvés. Du cochon à l’ours en passant par les créatures merveilleuses des bestiaires médiévaux, il explore leurs métamorphoses dans les consciences.

Passionné d’histoire et de latin, Il fait ses études à l’Ecole nationale des chartes. Il y soutient une thèse sur le bestiaire héraldique au Moyen Âge.

Archiviste paléographe, sa thèse de l’École des chartes soutenue en 1972 porte sur le bestiaire héraldique du Moyen Âge. Le sujet est alors considéré comme peu porteur : l’héraldique passait alors pour une discipline archaïque, et les animaux pour un sujet puéril qui n’intéressait pas les historiens.

Il devient directeur d’études à l’École pratique des hautes études (4ème section) installée à La Sorbonne, où il occupe depuis 1983 la chaire d’histoire de la symbolique occidentale.

Il a été élu le 28 avril 2006 correspondant français de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.

Il est aussi membre de l’Académie internationale d’héraldique et président de la Société française d’héraldique et de sigillographie (science auxiliaires de l’histoire dont l’objet est l’étude des sceaux (en latin sigillum) et de leur emploi).

Il a reçu le 16 septembre 2007 le Prix national du livre médiéval : Provins patrimoine mondial, pour son livre L’Ours, histoire d’un roi déchu.

Le 3 novembre 2010, il reçoit le prix Médicis essai pour son ouvrage « Les Couleurs de nos souvenirs ».

Après « les Couleurs de nos souvenirs », Michel Pastoureau publie la même année un catalogue de 350 photographies « Couleurs » pour inaugurer un rapport différent à la couleur, via l’image. Divisé en six parties, il passe en revue le blanc, le rouge, le noir, le vert, le bleu et le jaune. À chacune de ses couleurs correspond une cinquantaine de photographies qui en évoquent les valeurs et significations, sans aucune légende.

Michel Pastoureau a publié de nombreux ouvrages, dont certains ont été traduits dans une trentaine de langues. Parmi ses principales publications au Seuil : « L’Étoffe du Diable » (1991), « Une histoire des rayures et des tissus rayés » (1991), « Bleu. Histoire d’une couleur » (2000), « Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental » (2004), « L’Ours. Histoire d’un roi déchu » (2007), « Noir. Histoire d’une couleur » (2008), « L’Art héraldique au Moyen-äge » (2009) et « Les Couleurs de nos souvenirs » (2010).

On ne s’étonnera guère que ce grand érudit vive au milieu des livres. Dans son appartement des quais de Seine, attenant à la bibliothèque de l’Institut dont sa femme est la conservatrice, les ouvrages débordent jusque sur le sol, dans un joli désordre.

Dominique SimonnetDominique Simonnet est un écrivain, journaliste et éditeur français, auteur d’essais et de romans, ainsi que d’ouvrages de vulgarisation des arts, des sciences et des idées, et, par ailleurs, producteur d’émissions de radio et de télévision, et chroniqueur de danse. Ses derniers essais, « Le Guide des élections américaines » (2012) et « 11 septembre, le jour du chaos » (2011) sont parus aux éditions Perrin, et son dernier roman, « Délivrez-nous du corps » (septembre 2013) aux éditions Plon.

Jusqu’en 2007, il est rédacteur en chef à l’hebdomadaire L’Express, dirigeant notamment la rubrique « Grands entretiens », dans laquelle il dialogue avec diverses personnalités dans le monde.

Auteur, en 1996, du livre « La Plus Belle histoire du monde », publié aux éditions du Seuil, longue conversation en forme de récit avec Hubert Reeves, Joël de Rosnay et Yves Coppens, ouvrage vendu en France à plus de 300 000 exemplaires et traduit dans une trentaine de pays, il lance ensuite, chez le même éditeur, une collection homonyme, « La Plus Belle Histoire ».

En tant qu’éditeur, il publie des livres de combat comme « Lettres à Maman » de Mélanie et Lorenzo Betancourt (Le Seuil, 2008) avec le concours d’Elie Wiesel, pour alerter sur la détention d’Ingrid Betancourt, ou encore, en 2009, « Au nom des enfants du monde » écrit avec Caroline de Monaco sur l’aide d’urgence à l’enfance.

Il fut également l’un des acteurs de la culture scientifique, participant à plusieurs initiatives destinées à rapprocher les mondes littéraire, artistique et scientifique. Président de l’Association des journalistes scientifiques de la presse d’information (AJSPI), il a enseigné le journalisme à l’Université Paris V et participé à la mise en place de la chaîne de télévision France 5. Il fut aussi membre de diverses commissions officielles telles le Conseil interministériel de la culture scientifique ou le Conseil scientifique de la Grotte Chauvet.

Dominique Simonnet fut aussi l’un des fondateurs de l’écologisme en France, auteur de « L’Écologisme » (Presses Universitaires de France, 1979), et président de l’association Les Amis de la Terre en 1978 et 1979. Il a quitté le mouvement écologiste pour se consacrer au journalisme, convaincu que « l’écologie politique devait agir en tant qu’acteur de la société civile et non institué en un parti ». Avec le ministre de l’Environnement de l’époque Brice Lalonde, il a fondé en 1992 le mouvement Génération écologie en 1992, puis présidé le groupe d’élus au Conseil régional d’Île-de-France, engageant un « partenariat critique » avec la majorité de droite. Il a publiquement démissionné de sa fonction en 1995 « pour se consacrer à nouveau à ses activités journalistiques ». (source Afp et Libération)

Dans L’Écologisme, il défend une écologie réformiste et humaniste : pour lui, la culture prime sur la nature. L’individu doit continuer à s’arracher à ses racines archaïques, développer des valeurs universelles plutôt que de promouvoir le culte du terroir, « ré-inventer la nature » en en gérant la diversité avec intelligence.

Dominique Simonnet est notamment l’auteur et l’animateur du magazine hebdomadaire Drôle de planète sur France 2 (prix Roberval télévision), destiné aux adolescents, ainsi que Tranches de science sur France 3. Il a également produit la série Aventures sans gravité diffusée sur France Culture (prix des radios francophones Paul Gilson).

Il est aussi critique de danse et auteur de chansons pour Louis Bertignac (album « Suis-moi », 2014)

Il poursuit, avec l’historienne et politologue Nicole Bacharan, une démarche de vulgarisation sur un mode « ludique », qui s’est traduite par l’écriture de quatre romans (la série des Némo, de 1998 à 2004, destinée aux adolescents) et par un autre ouvrage, L’Amour expliqué à nos enfants, petit livre d’initiation à l’amour et à la sexualité, paru en 2000. Les deux auteurs partagent un site Web, « Drôle de planète ».

On peut notamment citer ses ouvrages sur les bébés, Vivent les bébés !, Bébé, mode d’emploi, et sur l’amour comme La Plus Belle Histoire de l’amour, publié dans la collection qu’il dirige aux éditions du Seuil.

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