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… vu par Arlette

Kennedy Douglas ♦ Cinq jours

Cinq joursDans le Maine, de nos jours. A 42 ans, Laura Warren sent qu’elle est à un tournant de sa vie. Depuis quelques temps, cette technicienne en radiographie dans un hôpital de province dans le Maine, au professionnalisme et au sérieux loués par tous, se surprend à être de plus en plus touchée par la détresse de ses patients.

Elle ne trouve pas beaucoup de réconfort à la maison : son mari Dan est sans emploi depuis 19 mois. Son fils Ben, artiste dépressif, se morfond depuis sa rupture amoureuse, et sa fille Sally s’apprête à partir à l’université. Ajoutons à cela le sentiment d’isolement, d’incompréhension par l’entourage, par son mari surtout, qui fait retentir le qualificatif d’intello comme une insulte, parce qu’elle aime lire. Aussi voit-elle dans cette conférence à Boston une parenthèse bienvenue, sans imaginer que ces quelques jours vont bouleverser à jamais son existence…

Richard Copeland est lui aussi en pleine confusion. A l’étroit dans un mariage contracté par dépit plus que par amour, incompris par une femme devenue de plus en plus distante, frustré professionnellement – il est assureur mais ne se plaît pas trop dans son métier, et connaissant de grandes difficultés avec son fils, un garçon brillant mais psychologiquement très instable – il a des troubles bipolaires bien préoccupants, il rêve de s’échapper.

Entre ces deux esseulés, une folle passion, un aperçu du bonheur, un avant-goût de liberté. Une autre vie serait-elle possible ?

Dès lors des questions se posent : Peut-on s’échapper d’une vie qui, à la longue devient, sinon insupportable, à tout le moins difficile à vivre ? Que sera cette nouvelle existence, le moment de passion gommé ? Ne risque-t-elle pas, elle aussi, de devenir routinière, avec en prime, le regret d’avoir peut-être fait un nouveau mauvais choix ? A-t-on le droit, à l’occasion de cette poursuite du bonheur qui par ailleurs est légitime, de compromettre la vie de ceux qui dépendent de soi ? Doit-on forcément se sacrifier pour eux ? Peut-on faire durer artificiellement des situations sentimentalement délétères alors qu’on peut par ailleurs changer de vie et se donner une nouvelle chance ? Peut-on tout bouleverser au nom d’un amour qui ne durera peut-être pas ?

Et l’infidélité d’un moment, même si elle est tentante et forcément exaltante s’inscrira-t-elle dans la durée ? Mais peut-on réellement et définitivement répondre à ce questionnement sans fin dans un contexte forcément émotionnel, ce qui induit à terme assurément de la déception, de la détresse et des larmes comme seul rempart contre le malheur.

Et pourtant… Et si, finalement, la plus grande peur de l’homme était d’accéder au bonheur ?

On est loin du Douglas Kennedy habituel. Pas de suspense, l’intrigue est essentiellement sentimentale. Au début on s’impatiente un peu devant la banalité des personnages. Mais au fil du livre, on s’attache à eux. Tout est traité ici avec une grande humanité.

Douglas Kennedy a écrit ce livre, trois ans après la séparation avec sa femme, après 25 ans de vie commune. Le divorce avait été prononcé depuis deux ans.

L’auteur :

Douglas KennedyDouglas Kennedy, né le 1er janvier 1955 à Manhattan, New York, est un écrivain américain qui décrit d’un œil acerbe certains côtés des États-Unis d’Amérique, dénonçant notamment le paradoxe du puritanisme religieux.

Il grandit dans l’Upper West Side, étudie à la Collegiate School (le plus vieux lycée de New York) et au Bowdoin College dans l’État du Maine, avant de partir un an au Trinity College de Dublin en 1974.

De retour à New York, il passe plusieurs mois à travailler, sans succès comme régisseur dans des théâtres de Broadway.

En mars 1977, entre deux productions, il décide de partir à Dublin pour rendre visite à des amis. Vingt-six ans plus tard, il habite toujours de ce côté-ci de l’Atlantique.

À Dublin, il devient cofondateur d’une compagnie de théâtre. Il rejoint ensuite le National Theatre of Ireland en tant qu’administrateur de la branche expérimentale. Il y passe cinq années (1978-1983), pendant lesquelles il commence à écrire, la nuit.

En 1980, il vend sa première pièce à la chaîne de radio britannique BBC Radio 4 qui lui en commandera deux autres. La pièce est aussi diffusée en Irlande et en Australie. Suivent deux autres pièces radiophoniques, également diffusées sur Radio 4.

En 1983, il démissionne de son poste au National Theatre of Ireland pour se consacrer exclusivement à l’écriture. Pour survivre, il devient journaliste indépendant, notamment pour l’Irish Times où il tient une rubrique de 1984 à 1986.

En 1986, sa première pièce pour la scène est un échec désastreux, tant critique que public. Peu de temps après, l’Irish Times supprime sa rubrique.

En mars 1988, il déménage à Londres, au moment où son premier livre, un récit de voyage, est publié. Deux autres suivront. Ces trois livres reçoivent un très bon accueil critique. Parallèlement, sa carrière de journaliste indépendant connaît également un essor.

En 1994, paraît son premier roman « Cul-de-sac ». En 1997, il est porté à l’écran par Stephan Elliott, le réalisateur de Priscilla, folle du désert.

Son deuxième roman, « L’Homme qui voulait vivre sa vie », connaît un succès international. Il est traduit en seize langues et fait partie de la liste des meilleures ventes.

Son troisième roman, « Les Désarrois de Ned Allen » est aussi un bestseller et un succès critique, traduit en quatorze langues.

« La Poursuite du bonheur » marque un changement radical. Après trois romans que l’on pourrait décrire comme des thrillers psychologiques, il opte pour une histoire d’amour tragique. Il reçoit un excellent accueil critique. « La Poursuite du bonheur » est traduit en douze langues et se retrouve en course pour le Prix des Lectrices de Elle.

Ont suivi « Rien ne va plus » (Belfond, 2002 ; Pocket, 2004), Prix littéraire du Festival du cinéma américain de Deauville 2003, « Une relation dangereuse » (Belfond, 2003 ; Pocket, 2005) qui confirme son succès critique et public, « Au pays de Dieu » (Belfond, 2004 ; Pocket, 2006), l’un de ses trois récits de voyage, « Les Charmes discrets de la vie conjugale » (Belfond, 2005 ; Pocket, 2007), « La Femme du Vème » (Belfond, 2007 ; Pocket, 2009), « Quitter le monde » (Belfond, 2009 ; Pocket, 2010) et « Cet instant-là » (Belfond, 2011).

Parfaitement francophone, divorcé (il a été marié de 1985 à 2009 à Grace Carley, conseillère politique au Royaume-Uni, au ministère de la Culture) et père de deux adolescents, Max et Amelia, Douglas Kennedy vit entre Londres, Paris, Berlin et Wiscasset dans l’État du Maine où il a acheté une maison.

Il est aujourd’hui un des auteurs favoris des Français, avec plus de 5 millions d’exemplaires vendus pour l’ensemble de son œuvre (toutes éditions confondues), dont plusieurs romans sont en cours d‘adaptation cinématographique.

À paraître en mai 2012, « Combien ? », son troisième récit de voyage rédigé à la fin des années 1980 et inédit en France. Dans la lignée d’ »Au pays de Dieu » et d’ »Au-delà des pyramides », une odyssée à travers les places financières du monde pour une étude drôle et piquante sur notre rapport à l’argent. Loin des clichés, porté par la plume géniale de Douglas Kennedy, un document qui n’a rien perdu de son actualité, bien au contraire…

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