Club lecture…

… vu par Arlette

Kennedy Douglas ♦ L’homme qui voulait vivre sa vie

L'homme qui voulait vivre sa vieAvocat, marié et père de deux enfants Adam et Josh, Ben Bradford, 30 ans, mène en apparence une vie confortable et sans histoire. C’est un modèle de réussite sociale.

De la pression parentale cherchant à le détourner de ses ambitions artistiques, il a fait le moteur de son ascension vers les hautes sphères de Wall Street. Ben Bradford lutte, et pourtant, il est bien obligé de se rendre à l’évidence : « réussir », « le plus américain des verbes », le fait vomir. Ce n’est pas avec fierté qu’il pose son regard sur la somme de ses possessions, mais en détaillant chaque objet par le menu, connaissant son prix au dollar près, contraint d’admettre que sa frénésie de consommation dissimule mal un terrible besoin de se sentir exister. Sa luxueuse banlieue l’oppresse. En fait, il déteste son métier (il rêvait d’être photographe) et son couple part à vau-l’eau. Quand il découvre que sa femme a une liaison avec Gary, un photographe, et qu’elle demande le divorce, il est dévasté. Il va chez l’amant, leur confrontation dégénère et Ben le tue par accident. Il s’arrange pour que le corps ne soit pas identifiable, fait croire à sa propre mort, puis endosse l’identité du défunt et disparaît, ayant pris soin d’envoyer à sa femme une lettre de rupture signée  » Gary « .

Installé à l’autre bout des États-Unis, dans une petite ville du Montana, il commence une nouvelle vie, se remet à la photo. Malgré la douleur, Bradford se reconstruit, s’épanouit. Il se lie d’amitié avec un certain Rudy, journaliste et alcoolique. Celui-ci lui subtilise un jour des clichés et les montre à Anne, directrice de la photo au journal local, qui l’engage aussitôt et l’introduit auprès d’un galeriste qui décide d’organiser une exposition. Ben et Anne ne tardent pas à tomber amoureux. Alors qu’ils se promènent en forêt, ils échappent à un incendie que Ben photographie, ce qui lui assure bientôt une renommée nationale… Sa crainte de voir sa véritable identité révélée au grand jour le panique alors…

Douglas Kennedy, en décrivant les affres de cet homme qui voulait être libre, livre ici une satire de l’American way of life dans les banlieues matérialistes, où les bobos se la jouent artiste, tout en consommant à outrance pour tromper l’ennui dans des demeures opulentes et prétentieuses.

Roman écrit en 1997 de Douglas Kennedy, « L’homme qui voulait vivre sa vie » (titre original The Big Picture) se déroule aux Etats-Unis contrairement à l’adaptation au cinéma, qui se déroule en Europe, l’acteur principal étant Romain Duris.

L’auteur :

Douglas KennedyDouglas Kennedy, né le 1er janvier 1955 à Manhattan, New York, est un écrivain américain qui décrit d’un œil acerbe certains côtés des États-Unis d’Amérique, dénonçant notamment le paradoxe du puritanisme religieux. Il grandit dans l’Upper West Side, étudie à la Collegiate School (le plus vieux lycée de New York) et au Bowdoin College dans l’État du Maine, avant de partir un an au Trinity College de Dublin en 1974.

De retour à New York, il passe plusieurs mois à travailler, sans succès comme régisseur dans des théâtres de Broadway.

En mars 1977, entre deux productions, il décide de partir à Dublin pour rendre visite à des amis. Vingt-six ans plus tard, il habite toujours de ce côté-ci de l’Atlantique.

À Dublin, il devient cofondateur d’une compagnie de théâtre. Il rejoint ensuite le National Theatre of Ireland en tant qu’administrateur de la branche expérimentale. Il y passe cinq années (1978-1983), pendant lesquelles il commence à écrire, la nuit.

En 1980, il vend sa première pièce à la chaîne de radio britannique BBC Radio 4 qui lui en commandera deux autres. La pièce est aussi diffusée en Irlande et en Australie. Suivent deux autres pièces radiophoniques, également diffusées sur Radio 4.

En 1983, il démissionne de son poste au National Theatre of Ireland pour se consacrer exclusivement à l’écriture. Pour survivre, il devient journaliste indépendant, notamment pour l’Irish Times où il tient une rubrique de 1984 à 1986.

En 1986, sa première pièce pour la scène est un échec désastreux, tant critique que public. Peu de temps après, l’Irish Times supprime sa rubrique.

En mars 1988, il déménage à Londres, au moment où son premier livre, un récit de voyage, est publié. Deux autres suivront. Ces trois livres reçoivent un très bon accueil critique. Parallèlement, sa carrière de journaliste indépendant connaît également un essor.

En 1994, paraît son premier roman « Cul-de-sac ». En 1997, il est porté à l’écran par Stephan Elliott, le réalisateur de Priscilla, folle du désert.

Son deuxième roman, « L’Homme qui voulait vivre sa vie », connaît un succès international. Il est traduit en seize langues et fait partie de la liste des meilleures ventes.

Son troisième roman, « Les Désarrois de Ned Allen » est aussi un best seller et un succès critique, traduit en quatorze langues.

« La Poursuite du bonheur » marque un changement radical. Après trois romans que l’on pourrait décrire comme des thrillers psychologiques, il opte pour une histoire d’amour tragique. Il reçoit un excellent accueil critique. « La Poursuite du bonheur » est traduit en douze langues et se retrouve en course pour le Prix des Lectrices de Elle.

Ont suivi « Rien ne va plus » (Belfond, 2002 ; Pocket, 2004), Prix littéraire du Festival du cinéma américain de Deauville 2003, « Une relation dangereuse » (Belfond, 2003 ; Pocket, 2005) qui confirme son succès critique et public, « Au pays de Dieu » (Belfond, 2004 ; Pocket, 2006), l’un de ses trois récits de voyage, « Les Charmes discrets de la vie conjugale » (Belfond, 2005 ; Pocket, 2007), « La Femme du Vème » (Belfond, 2007 ; Pocket, 2009), « Quitter le monde » (Belfond, 2009 ; Pocket, 2010) et « Cet instant-là » (Belfond, 2011).

Parfaitement francophone, divorcé (il a été marié de 1985 à 2009 à Grace Carley, conseillère politique au Royaume-Uni, au ministère de la Culture) et père de deux adolescents, Max et Amelia, Douglas Kennedy vit entre Londres, Paris, Berlin et Wiscasset dans l’État du Maine où il a acheté une maison.

Il est aujourd’hui un des auteurs favoris des Français, avec plus de 5 millions d’exemplaires vendus pour l’ensemble de son œuvre (toutes éditions confondues), dont plusieurs romans sont en cours d‘adaptation cinématographique.

À paraître en mai 2012, « Combien ? », son troisième récit de voyage rédigé à la fin des années 1980 et inédit en France. Dans la lignée d’ »Au pays de Dieu » et d’ « Au-delà des pyramides », une odyssée à travers les places financières du monde pour une étude drôle et piquante sur notre rapport à l’argent. Loin des clichés, porté par la plume géniale de Douglas Kennedy, un document qui n’a rien perdu de son actualité, bien au contraire…

En février 2014, paraît « Murmurer à l’oreille des femmes », une sublime variation en douze mouvements dans laquelle Douglas Kennedy explore ses sujets de prédilection : l’amour et la solitude, le hasard des rencontres, les choix qui s’offrent à nous, l’art de la fuite… et les femmes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *