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… vu par Arlette

De Pasquale Anna ♦ Les couleurs de la peur

Les couleurs de la peurLe 29 mars 1994, dans les collines de Berkeley, une jeune femme rentrant du tennis, est heurtée de plein fouet par un chauffard qui prend la fuite. Personne n’a rien vu, rien entendu…

À la clinique, elle subit plusieurs opérations chirurgicales. Mais à sa sortie des soins intensifs, elle meurt sur son lit d’hôpital, dans d’atroces souffrances et sous les yeux horrifiés d’Eléanor, sa fille de huit ans.

Lorsque quelqu’un pénètre dans la chambre, Eléanor se cache sous le lit. Une infirmière ? Un médecin ? La scène dont la fillette est le témoin involontaire va la traumatiser au point de la rendre muette…

Seize ans plus tard, Eleanor qui mène une brillante carrière de journaliste, n’a toujours pas recouvré l’usage de la parole. Et la disparition de sa mère ne cesse de la hanter. Que s’est-il passé cette nuit du 29 mars 1994 ? Qui est responsable de la mort de sa mère ? Eleanor s’est persuadée qu’il s’agissait d’un meurtre, même si son obstination semble exaspérer ou inquiéter certains de ses proches.

La jeune femme s’adjoint les services de Deven Montague, un mystérieux détective privé aux pratiques quelque peu musclées, pour l’aider à retrouver le témoin de l’accident de la route, puis les médecins en charge des soins apportés à sa mère. Il va l’aider à démêler le vrai des faux-semblants, à traquer des secrets que nul ne souhaite voir reparaître. La façon si singulière d’Eleanor de percevoir les gens – la « synesthésie » – l’aidera-t-elle à discerner le vrai du faux, ses alliés des imposteurs ? Et si l’assassin était plus proche d’elle qu’elle ne le pense ?

Une écriture simple, modeste, avec le vocabulaire adéquat lorsqu’il est nécessaire, notamment en termes médicaux, ou autres. Un polar où il n’est pas question d’utiliser la méthode de lecture rapide, chaque mot compte. Un suspens constant, une intrigue réaliste, à se demander si ce n’est pas une histoire vécue. Difficile de poser ce bouquin sans avoir en tête l’envie tenace de  le continuer pour savoir, et ce, jusqu’à la dernière page.

L’auteur :

 Anne de Pasquale Anne de Pasquale née Lonnberg en 1949 à Berkeley en Californie, est la quatrième et dernière enfant d’une mère américaine pianiste musicienne et d’un père suédois, capitaine dans la marine marchande. Ce père a vu sa fille pour la première fois quand elle avait 2 ans et demi. À cette époque, il partait longtemps sur son cargo.

Son grand-père maternel était à la tête du département philosophie à l’Université de Californie à Berkeley, et charpentier dans son temps libre. Sa grand-mère était une des premières femmes à ouvrir sa porte aux femmes noires, leur apprenant à lire et à écrire.

A 17 ans, elle est acceptée à l’Université à Santa Cruz. Mais avant, sa mère lui offre, à elle et une de ses sœurs, un voyage d’un an en Europe. Elles ont acheté un Volvo en Suède, puis ont traversé le continent en faisant du camping.

Destination, la Grèce. A Athènes, un metteur en scène canadien l’arrête dans la rue. Il lui demande si elle voulait jouer dans son film. Ce qu’elle a fait – un film qui n’a jamais vu le jour, mais, pendant le tournage, elle a rencontré des cinéastes grecs, parmi eux, Vassilis Georgiades, metteur en scène ayant cueilli deux nominations aux Oscars pour le meilleur film étranger dans les années 50.

Il lui propose de faire un film. Elle accepte. On était au mois de juin, et il lui restait deux mois de tournage avant de rentrer en Californie. Le film : «Koritsia ston Ilio » en noir et blanc, une histoire d’amour entre un berger grec et une touriste, réalisé par une toute petite équipe (5 !), a fait le tour du monde. Des prix partout, nomination aux Golden Globes à Los Angeles…

Elle était confrontée, tout d’un coup, à la lourde décision de rester en Grèce et continuer la comédie – plein de propositions – ou de renoncer, et continuer ses études. Sa mère lui a laissé le choix. A 17 ans, elle l’a laissé seule à Athènes. Un grand cadeau de confiance et d’amour. Elle y est restée presque 4 ans.

Six films et une pièce de théâtre plus tard, elle a quitté la Grèce pour la France, car elle avait rencontré un groupe de cinéastes français à un festival à Rabat qui l’ont encouragée à tenter sa chance à Paris.

Elle a pris sa petite voiture, conduit jusqu’à Paris et la voilà dans une nouvelle vie en France. Elle rencontre Woody Allen qui fait un casting pour « Guerre et amour » et un autre casting pour « Moonraker (le fameux James Bond avec Roger Moore.

Elle s’est mariée avec un journaliste, Gilles Durieux et a eu deux fils, Yann et Jérémie,

Elle a fait fait des films, des séries TV, quelques disques (sa guitare l’a suivie partout et elle écrivait des chansons tout le temps) –

Puis, après un divorce, ce fut un nouveau mariage avec Frédéric de Pasquale, comédien, et un troisième fils, Chris.

Un jour, en 1988, son mari l’emmène dans une région qui s’appelle le Perche, dans l’Orne, où il avait tourné une série de télé longtemps avant…

Tous les deux tombent raides d’amour d’une ferme… Ils quittent Paris et vont vivre dans ce petit paradis : Potager, chevaux – elle a son cheval qui a 24 ans aujourd’hui. Encore une histoire d’amour : 20 ans d’aventures ensemble, balades avec sa chienne Pie (« Tarte » en anglais)…

Avec Frédéric, ils ont commencé à écrire des scénarios pour la télé… et elle, en secret, des romans… des romans qui se disait-elle ne verront peut-être jamais le jour. Car, écrire en anglais dans le Perche, sans connaître personne dans ce milieu, est très difficile.

Après un premier roman qui lui a pris 6 ans, et toujours passionnée de romans à suspense, elle a voulu essayer de se lancer dans un polar … Elle se met à écrire : « Dites-moi qu’elle est vivante ».

Sa chienne, Pie a été le premier témoin de l’immense nouvelle quand son roman a été acheté par Les éditions Hachette ! C’était durant hiver 2009-2010. Il avait neigé durant 10 jours et c’était le premier jour où elle avait pu sortir sa voiture et enfin faire des courses. Elle était dans le parking d’un supermarché. Son portable sonne. C’était Andréa Japp, son amie, qui habite un petit village tout près, à qui elle avait osé un soir lui demander si elle pourrait « y jeter un coup d’œil professionnel, pour elle, juste pour elle ».

Elle sortit le manuscrit d’un tiroir.

Et Andréa déclenche tout. Elle lit et parle l’anglais parfaitement. Elle lui suggère des corrections, sans lui dire qu’elle avait une idée en tête : Envoyer son manuscrit chez Marabout où Hélène Gédouin, l’éditrice, lit aussi l’anglais et cherchait des manuscrits pour les Editions Hachette pour une nouvelle collection de « polars pour les femmes ».

Elle lui annonce que son roman a été accepté. Il a été lu en anglais ! Par des éditeurs qui lisent l’anglais ! Et qu’il va être traduit, et publié ! Il n’y avait que Pie pour partager sa joie. Elle était assise sur le siège passager. Elle a des grandes oreilles pendantes et un long corps noir et feu hyper doux et des griffes élégantes toutes noires. Elle est irrésistible. Elle s’est tournée vers elle et elle a hurlé de joie. Elle l’a prise dans ses braset l’a embrassée partout, même sur la bouche et sous les oreilles. Les gens s’arrêtaient dans le parking pour regarder la folle qui hurlait en embrassant son chien. Quel moment inoubliable!!!

Aujourd’hui, elle est veuve. Mais elle se réveille tous les matins avec l’envie d’écrire.

Ses trois fils viennent souvent : Yann Apperry, l’aîné, est écrivain (le prix Médicis, le Goncourt des Lycéens entre autres !). Jérémie Apperry est cinéaste, metteur en scène, spécialisé dans « la motion capture ».

Et Chris de Pasquale est batteur de jazz. Des fois, il joue avec eux (elle joue de banjo) dans leur groupe de Nouvel Orléans, « le Miscellaneaous Jazz Band». Ils jouent partout, dans les fêtes de village, des mariages…

Depuis quelques années, elle tient un gite rural au bout du chemin menant à sa propriété, dans un ancien atelier de peinture en plein cœur du Parc Naturel Régional du Perche.

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