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… vu par Arlette

Läckberg Camilla ♦ La faiseuses d’anges

La faiseuse d'angesEn 1974, le jour de Pâques, un évènement étrange s’est produit, sur l’île de Valö, aux abords de Fjällbacka : une famille disparaît sans laisser de traces. La table du dîner est soigneusement dressée, le repas avait commencé,

mais tous les habitants se sont volatilisés, à l’exception de la fillette d’un an et demi, Ebba. Sont-ils victimes d’un crime ou sont-ils tous partis de leur plein gré ?

Cette grande maison était un internat pour jeunes gens issus de familles aisées, tenu par Rune et sa deuxième femme Inez. Rune a eu trois enfants d’un précédent mariage, Claes, Annelie et Johan. Et avec Inez, il a une petite fille Ebba.

A cette époque, la plupart des élèves étaient rentrés chez eux pour les vacances. Seuls cinq élèves parmi les pensionnaires étaient restés à l’internat et lors de l’enquête, ils avaient dit ne rien avoir constaté d’anormal et qu’ils avaient trouvé Ebba déambulant en pleurs dans la maison abandonnée, en revenant de la pêche. A l’arrivée des forces de l’ordre, l’endroit était désert.

L’enquête avait piétiné. Parmi les policiers en charge, Gösta s’était beaucoup impliqué, ce qui est rarement le cas habituellement. Mais l’énigme ne sera jamais résolue.

Placée en famille d’accueil, ce n’est que trente ans plus tard qu’Ebba retourne sur l’île, et vient s’installer avec son mari Melker dans la maison qui appartenait autrefois à sa famille. Ils ont perdu leur enfant de trois ans accidentellement et ne peuvent pas se remettre de leur chagrin et donc ne parviennent plus à communiquer. Ils ont vendu leur maison à Göteborg pour faire table rase des souvenirs.

Ils prévoient de restaurer le vieux pensionnat que le père d’Ebba dirigeait d’une main de fer pour ouvrir une maison d’hôte. Anna, la sœur d’Erica qui s’est lancée dans la décoration intérieure, va venir leur prêter main-forte pour la rénovation. Mais à peine ont-ils le temps de s’installer, qu’ils sont victimes d’une tentative d’incendie criminel. Et lorsqu’ils commencent à ôter le plancher de la salle à manger, ils découvrent du sang coagulé en-dessous. C’est le début d’une série d’événements troublants qui semblent vouloir leur rappeler que ce n’est pas dans l’oubli qu’on trouve le salut. Les vieux secrets de la propriété ne vont pas tarder à ressurgir…

Les cinq étudiants de 1974, se retrouvent alors à Fjällbacka, chacun ayant suivi sa route, John devenu un politicien d’extrême droite, Léon qui a relevé des défis invraisemblables, jouant parfois avec la mort a fini par avoir un accident qui le laisse tétraplégique. Joseph, de confession juive, qui veut construire un musée de la mémoire car ses parents sont décédés dans les camps de la mort. Sebastian un homme d’affaires corrompu qui ne pense qu’à l’argent et Percy, un noble qui a hérité du château familial en spoliant son frère et sa sœur.

Qu’est-ce qui peut bien pousser tout ce petit monde à se retrouver après tant d’années?

En parallèle, on a une autre histoire qui commence en 1908 : Une femme, Helga Svenson, qui accueille en nourrice des enfants que les parents ont du mal à garder, est accusée de meurtre, car elle les fait disparaître, pensant que les parents ne reviendront pas les chercher. C’est une « faiseuse d’anges » comme on dit à l’époque. Leur fille Dagmar, se retrouve placée en famille d’accueil.

Y a-t-il un rapport entre l’incendie qui vient de se produire et la disparition de la famille en 1974 et quel lien existe-t-il avec La faiseuse d’anges en 1908 ?

C’est ce que vont découvrir l’inspecteur Patrik Hedström et son équipe tandis que bien entendu, l’épouse de Patrik, Erica Falck, écrivain à succès, habitée par la curiosité, fourre son nez partout.

Camilla Läckberg sait très bien mêler dans ses romans, l’enquête et la vie personnelle de ses héros. Bertil Mellberg, le chef, comme d’habitude brille par sa nullité. Mais lui aussi a des défauts parfois touchants, notamment quand il couve Paula enceinte comme si elle était malade ou Martin qui vient d’apprendre la maladie de sa femme et qui plonge dans la dépression. On se demande aussi quels sont les liens entre Ebba et Gösta qui tout d’un coup fait preuve d’un zèle bien inhabituel.

De même, l’auteure traite, comme toujours dans ses romans, d’un sujet de société importants. Dans le cas présent, il s’agit de la perte d’un enfant – pour Anna comme pour Ebba – et la culpabilité qui l’accompagne, le vide qu’il laisse, le deuil impossible à faire qui peut faire perdre la raison, tellement il fragilise.

La Faiseuse d’anges (titre original : Änglamakerskan) est un roman policier de Camilla Läckberg, publié en Suède en 2011. La version française est parue le 4 juin 2014 aux éditions Actes Sud dans la collection Actes noirs.

Le dernier opus de Camilla Lackberg est une fois encore un roman policier. La construction est toujours la même : on suit en alternance une enquête policière actuelle et une histoire très ancienne et les deux se rejoignent toujours à la fin, avec cette fois, une troisième histoire intercalée. Ici, il est question d’une femme tueuse de bébés, d’une famille mystérieusement disparue et de tentatives de meurtres. Et l’histoire de Dagmar et son grand amour pour Hermann Göring, qui lui fait perdre la tête avec qui elle a passé une nuit fabuleuse qui lui laissera une petite fille Laura. Elle est persuadée que Göring l’aime et qu’il l’épousera. Elle passera sa vie à le chercher, obsédée par lui, et noyant son chagrin dans l’alcool.

Ce roman policier palpitant s’inspire d’un fait réel, fait divers vieux de plus d’un siècle : la dernière femme condamnée à mort en Suède a été condamnée pour infanticide.

L’auteure a travaillé sur des archives, elle s’est inspirée des faits historiques réels qu’elle a réinterprétés. Le tristement célèbre Göring a bien séjourné en Suède et a épousé une Suédoise. Et la maison sur l’île de Valö existe. Tous les enfants de Fjällbacka y sont allés et tout le monde l’appelle « la colo ».

L’auteur :

Camilla LäckbergCamilla Läckberg, est née le 30 août 1974, sous le nom de Jean Edith Camilla Läckberg Eriksson, à Fjällbacka, village de pêcheurs du 17ème siècle et port de pêche sur la côte ouest de la Suède, juste à la frontière norvégienne, dans le nord du Bohuslän, à environ 140 km au nord de Göteborg.

Elle et a grandi sans frères et sœurs à Fjällbacka, qui eut son heure de gloire mais qui, désormais végète. Son nom dérive de l’affleurement rocheux qui impose l’encerclement du village.

Les livres deviennent sa principale compagnie et la fillette se découvre rapidement un penchant certain pour le morbide. Comme toute fille, elle a toujours raconté des histoires en dessin ou qu’elle jouait en spectacle, et qu’elle a mises en place ensuite dans ses livres.

Le livre premier du genre, appelé Tomten (Le Bouffon), qu’elle écrit alors qu’elle n’avait que quatre ou cinq ans, était un roman très « noir », de quatre pages. Sa fascination pour les mystérieux assassinats a toujours été là – peut-être comme un contraste aux voies idyllique de son enfance.

Mais l’écriture reste simplement un rêve pour Camilla, qui a poursuivi des études d’économie à l’École d’économie et de droit commercial à l’Université de Göteborg.

Après ses études, elle s’installe à Stockholm, où elle a passé quelques années à travailler comme économiste. Le monde du romancier semble à des années-lumière … Années de vie malheureuse pour Camilla qui rêve malgré tout de devenir romancière

Finalement un soir de Noël, elle joue une intrigue qu’elle vient d’écrire, devant son mari, sa mère et son frère. Il s’agissait d’un concours d’écriture de thriller, organisé par « Ordfront », une association d’écrivains. Ce fut le commencement de l’histoire qui allait être son premier roman: « La princesse de glace ». Son tuteur dans l’association lui conseilla de situer l’intrigue dans un endroit qu’elle connaissait bien. Alors quoi de mieux que sa maison d’enfance? La romancière ne va d’ailleurs jamais bien loin pour puiser son inspiration.

Pour son roman Cyanure, elle crée le personnage du policier Martin Molin. Son second époux depuis 2010, policier de son état, s’appelait Martin Melin.

Son roman, « La princesse de glace », a été accepté par sa maison d’édition la même semaine dans laquelle Camilla a donné naissance à son fils, Wille. Il a été ensuite publié en 2003.

Aujourd’hui, elle est un des plus jeunes auteurs à succès dans son genre, les romans policiers. Camilla Lackberg, qui a trois enfants, a également écrit une série de livres jeunesse intitulée Super-Charlie.

Si elle n’avait pas été romancière, Camilla Läckberg aurait aimé être policière, journaliste ou cuisinière. Elle a d’ailleurs à moitié réalisé sa dernière vocation manquée en publiant deux livres de cuisine.

Elle est à ce jour l’auteur de huit polars ayant pour héroïne Erica Falck et dont l’intrigue se situe toujours à Fjällbacka, dans ce petit port tranquille dans lequel elle a grandi.

Maintenant, des milliers de touristes visitent ce petit port de pêcheurs en été. Durant le reste de l’année, il y a environ 1000 résidents permanents. Fjällbacka est peut-être un petit village, mais il y a des hôtels, cafés et magasins. La meilleure façon d’aller à Fjällbacka sans voiture est par le train au départ de la petite ville d’Uddevalla. Vous pouvez également prendre un train à Dingle et de là prendre un bus pour Fjällbacka. Ou bien prendre l’avion à Trollhättan.

En 2005, elle reçoit le prix SFTK – écrivain de l’année.

En 2006, elle reçoit le prix de littérature du peuple suédois.

Et en 2008, elle reçoit le Grand Prix français de la littérature policière pour son roman : « La princesse des glaces ».

En janvier 2010, le classement de plusieurs magazines dédiés à l’édition, dont Livres-Hebdo en France et The Bookseller en Grande-Bretagne, la place à la sixième place des écrivains de fiction les plus vendus en Europe en 2009.

Camilla Läckberg a deux enfants, Wille and Meja, d’un précédent mariage et un troisième, Charlie, de son second mari Martin Melin dont elle est divorcée depuis janvier 2014.

Elle est également copropriétaire d’une marque de bijoux et productrice de musique. Elle a participé à « Let’s dance » (Danse avec les stars) en 2012 et a fini 4ème du concours.

Série « Erica Falck et Patrik Hedström » :

  1. La Princesse des glaces – 2003, traduit en français en 2008
  2. Le Prédicateur – 2004, traduit en français en 2009
  3. Le Tailleur de pierre – 2005, traduit en français en 2009
  4. L’Oiseau de mauvais augure – 2006, traduit en français en 2010
  5. L’Enfant allemand – 2007, traduit en français en 2011
  6. La sirène – 2008, traduit en français en 2012
  7. Le gardien de phare – 2009, traduit en français en 2013
  1. La faiseuse d’anges – 2011, traduit en français en 2014

Les huit romans de la série ont fait l’objet, en français, de livres audio publiés chez Audiolib, narrés par Christine Pâris (volumes 1 et 3) et Éric Herson-Macarel (volumes 2, 4 et 5) et Jean-Christophe Lebert (volumes 6, 7 et8).

Série « Martin Molin » :

  1. Cyanure – 2006, traduit en français en 2011. Ce roman met en scène le personnage de Martin Molin, collègue de Patrik Hedström dans la police de Fjällbacka.
  2. (sv) Mord och mandeldoft – 2013. Ce livre reprend l’histoire de Cyanure en y incluant trois nouveaux courts récits policiers se déroulant à Fjällbacka.

Le tournage de la série suédoise « Les Enquêtes d’Érica » a commencé en août 2011, dans la petite cité balnéaire de Fjällbacka. La série est basée sur les personnages récurrents des romans de Läckberg, mais avec de nouveaux scénarios. On trouve principalement dans la distribution : l’actrice suédoise Claudia Galli dans le rôle de la romancière Erica Falck et l’acteur suédois Richard Ulfsäter dans le rôle de son mari et policier, Patrick Hedström. En France, c’est la chaine France 3 qui a diffusé la série à partir de la fin de l’été 2013.

La Princesse des glaces a été l’objet d’une adaptation en bande dessinée chez Casterman en 2014 par Olivier Bocquet et Léonie Bischoff.

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