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… vu par Arlette

Alvtegen Karin ♦ Recherchée

RecherchéeLe roman met en scène une jeune femme, Sibylla Forsenström, 32 ans, que l’on eût qualifiée de « paumée » dans les années 70.

De famille aisée, des nouveaux riches nous précise-t-on, elle est marquée par une enfance privée d’amour et placée sous le sceau de la contrainte du fait d’une mère froide Béatrice Forsenström née Hall, une fille de bonne famille mariée à un nouveau riche méprisé par les siens, matérialiste et exigeante, la présence du père paraissant inexistante.

Des difficultés d’adaptation à cette société où étaient ancrés ses parents l’ont menée dans une voie sans issue après une hospitalisation dans un centre de soins psychiatriques dont elle s’est évadée.

D’abord à cause de son premier petit ami, Mikael Persson un jeune mécano qui la laissa tomber parce que ses parents l’ont retenue dans sa chambre pendant plusieurs semaines. Il est à l’origine du drame qui secoue sa vie de jeune fille puisque Sibylla concevra un enfant de lui, qui sera donné à l’adoption par ses parents.

Puis il y eu son ancien compagnon/copain, Thomas, un marginal avec qui elle a vécu quelque temps dans une caravane, dix ans plus tôt. Sibylla se réfugiera sur son bateau une nuit puis fuira Thomas qui en veut à son corps et à son fric.

Sans domicile fixe, elle perçoit une petite pension mensuelle que lui verse sa mère, et fait l’économie de la plus grande partie de la somme afin de pouvoir acheter une petite maison. En attendant, Sibylla vit d’expédients, de menus vols et escroqueries qui la mènent un soir à allumer le client d’un hôtel afin de l’amener à lui payer chambre et repas sous le prétexte d’une perte de portefeuille et sans rien lui offrir en retour. Le meurtre sanglant du monsieur, crime dont elle est immédiatement soupçonnée la catapulte sur le devant de la scène et fait la « une » des journaux entraînant sa fuite et une déchéance toujours plus grande dont elle craint ne pouvoir émerger. . Tout le pays recherche la jeune femme comme témoin – ou comme coupable ? Traquée, seule, Sibylla se réfugie dans un squat où elle rencontre Patrik, un adolescent de quinze ans à qui elle raconte son histoire et confie les secrets de son passé. Ensemble, ils mènent l’enquête pour retrouver le véritable assassin.

C’est une écriture simple, précise et rapide, qui se lit avec aisance. L’intrigue est faible, mais il n’est pas possible de pouvoir deviner l’identité du criminel, celui-ci ne nous étant présenté qu’en dernière minute.

Karin Alvtegen brosse un portrait tout en finesse d’une femme marquée par le manque d’amour, à la recherche de son identité. Ce personnage de Sibylla Forsenström est assez attachant pour que l’on ait envie de lire le roman d’une traite, un soir d’oisiveté.

 

L’auteur :

Karin AlvtegenKarin Alvtegen est une auteur suédoise née le 8 juin 1965 à Huskvarna (Suède).

Elle a grandi dans cette petite ville de campagne. Ses parents sont des enseignants et elle a deux frères.

Elle est la petite-nièce d’Astrid Lindgren, n’envisageant pas un instant de rivaliser avec sa grand-tante, Astrid Lindgren, la célébrissime créatrice de Fifi Brindacier.

En 1993, son frère aîné Magnus a eu un accident de montagne et est décédé. Elle était sur le point d’accoucher  de son deuxième enfant.

Pendant les trois années suivantes, elle fut en dépression qu’elle réussit à cacher à sa famille et à ses amis. Elle avait en permanence la peur qu’il lui arrive quelque chose de grave et d’irrémédiable et elle se demandait comment elle pouvait protéger ses enfants dans ces conditions.

Un jour, après un an de l’insomnie, des douleurs thoraciques et des difficultés à respirer, elle est tombée dans sa maison sur le plancher de ma cuisine. Transportée à l’hôpital, il a été diagnostiqué  une crise cardiaque, bien que les examens en soins d’urgence aient montré qu’elle était en bonne santé. Il a été conclu que c’était une crise de panique. Elle fut en congé de maladie durant six mois.

Puis un matin, elle s’est mise à écrire. Elle a imaginé un personnage dans le même état qu’elle, mais avec le courage de s’en sortir. (Ce fut le personnage de son premier roman « Skuld ».

Et Karin Alvtegen finit par s’illustrer dans le genre du thriller psychologique, remportant un succès considérable dans les pays scandinaves. Chez elle, pas de héros récurrent, pas de flic ni de privé, mais des personnages à vif dont la vie bascule soudain, dont le passé pèse.

 

Karin Alvtegen a reçu un nombre de prix littéraires, y compris « La clé de verre » et le Prix de l’auteur du crime pour le meilleur roman policier de l’année. Elle a également été nominée pour deux des prix de la plus prestigieuse récompense des nouvelles de la criminalité dans le monde: Le CWA Dagger internationale et le Prix Edgar Allan Poe.

Considérée en Suède comme le plus grand auteur de romans policiers, Karin Alvtegen a été comparée à Henning Mankell.

Recherchée, son deuxième roman, a reçu le prix du meilleur roman policier nordique en 2005 et fait l’objet d’une adaptation cinématographique

Après « Recherchée », « Trahie », et « Honteuse », son quatrième titre à paraître en français, « Ténébreuses » est sans doute son meilleur livre, qui met en scène l’archétype du  » grantécrivain « . Axel Ragnerfeldt est en effet un auteur suédois de renom depuis qu’il a été consacré par le prix Nobel de littérature. Cet octogénaire finit ses jours dans une maison de retraite, diminué, pratiquement muet. Le décès de sa gouvernante, une femme qui connaissait tous ses secrets, fait resurgir les fantômes d’une existence bien moins reluisante qu’il n’y paraît. C’est ce que le lecteur va découvrir crescendo, au gré d’une intrigue diabolique où il est question aussi bien d’un enfant abandonné que du manuscrit usurpé à une jeune femme rescapée des camps de la mort. 

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