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… vu par Arlette

Chalandon Sorj ♦ Le quatrième mur

Le quatrième murLe roman de l’ancien reporter de guerre parle de la guerre civile qui a déchiré le Liban pendant les années 1970 et 1980 sous un angle inattendu.

L’histoire raconte comment un étudiant français engagé s’avance naïvement dans le projet de monter Antigone d’Anouilh à Beyrouth, une ville en pleine guerre.

L’idée de Sam était folle. Georges l’a suivie.

Réfugié grec, metteur en scène, juif en secret, Sam rêvait de monter l’Antigone d’Anouilh sur un champ de bataille au Liban.

1976. Dans ce pays, des hommes en massacraient d’autres. Georges a décidé que le pays du cèdre serait son théâtre. Il a fait le voyage. Contacté les milices, les combattants, tous ceux qui s’affrontaient. Son idée ? Jouer Anouilh sur la ligne de front. Créon serait chrétien. Antigone serait palestinienne. Hémon serait Druze. Les Chiites seraient là aussi, et les Chaldéens, et les Arméniens. Il ne demandait à tous qu’une heure de répit, une seule. Ce ne serait pas la paix, juste un instant de grâce. Un accroc dans la guerre. Un éclat de poésie et de fusils baissés. Tous ont accepté. C’était impensable.

Et puis Sam est tombé malade. Sur son lit d’agonie, il a fait jurer à Georges de prendre sa suite, d’aller à Beyrouth, de rassembler les acteurs un à un, de les arracher au front et de jouer cette unique représentation.

Georges a juré à Sam, son ami, son frère.

Il avait fait du théâtre de rue, il allait faire du théâtre de ruines. C’était bouleversant, exaltant, immense, mortel, la guerre. La guerre lui a sauté à la gorge.

L’idée de Sam était folle. Et Georges l’a suivie.

Celui-ci va découvrir ce pays, la guerre, l’horreur des massacres. Un roman fort et émouvant !

La clé du roman sera cette « façade imaginaire que les acteurs construisent en bord de scène pour renforcer l’illusion ». Ainsi explique Chalandon à travers son personnage Georges le sens du titre Le Quatrième mur.

 

L’auteur :

Sorj ChalandonSorj Chalandon, né le 16 mai 1952, est un journaliste et écrivain français.

Il a été journaliste au quotidien Libération de 1973 à février 2007. Membre de la presse judiciaire, grand reporter, puis rédacteur en chef adjoint de ce quotidien, il est l’auteur de reportages sur l’Irlande du Nord et le procès de Klaus Barbie qui lui ont valu le prix Albert-Londres en 1988. Depuis août 2009, Sorj Chalandon est l’une des signatures du Canard enchaîné.

Sorj Chalandon a été dépêché sur tous les fronts : Liban, Iran, Irak, Somalie, Afghanistan… Son ascension au sein du journal le fait passer par différents postes : dessinateur dans un premier temps, il devient ensuite monteur en pages, puis journaliste au service société, reporter, grand reporter, chef de service et enfin rédacteur en chef adjoint.

En 1988, il reçoit le prix Albert Londres pour ses nombreux articles à propos de l’Irlande du Nord et sa couverture du procès Klaus Barbie. En 2005, il publie son premier roman Le Petit Bonzi (Grasset), puis Une promesse en 2006. Pour son troisième roman, Mon traître (2008), le journaliste s’inspire de ses trente ans de reportages en terres irlandaises. Il y raconte le parcours d’un jeune journaliste qui se lie à un indépendantiste de l’IRA et du Sinn Fein. C’est la première fois qu’il aborde un fait politique dans ses romans. Avec « La Légende de nos pères », paru en 2009 chez Grasset, il interroge les mémoires collectives et individuelles.

Écrivain, il a aussi publié cinq romans chez Grasset, tous salués par la critique et tous couronnés de prix… Son premier ouvrage Le Petit Bonzi qui raconte l’histoire (autobiographique…) d’un enfant bègue dans les années 60 à Lyon reçoit deux prix du premier roman. Suivra Une promesse, qui a reçu le prix Médicis en 2006, puis le Prix Joseph-Kessel en 2008 pour Mon traître un roman autour de la trahison de Denis Donaldson, figure emblématique de l’IRA.

Par ailleurs, il a participé à l’écriture de la saison 2 de la série télévisée Reporters (trois épisodes écrits) et a travaillé avec le créateur de cette série, Olivier Kohn, sur les arches d’une troisième saison finalement abandonnée par Canal+.

De 2008 à 2012, Sorj Chalandon fut le parrain du Festival du Premier Roman de Laval, organisé par Lecture en Tête. Depuis 2013 Il est le Président du Jury du Prix Littéraire du Deuxième Roman.

En 2010, Sorj Chalandon, apparaît en dernière partie du film documentaire de Jean-Paul Mari « Sans blessures apparentes » — tiré de l’ouvrage paru sous le même titre aux éditions Robert Laffont — dont la thématique est consacrée aux « damnés de la guerre » ainsi qu’aux séquelles psycho-émotionnelles qui en résultent, elles-mêmes qualifiées de trouble de stress post-traumatique ou ESPT.

En 2011, Chalandon figure parmi les incontournables de la rentrée littéraire avec Retour à Killybegs. L’auteur y reprend l’histoire de Mon traître, mais se positionne cette fois-ci du point de vue du traître lui-même: Tyrone Meehan. Le 27 octobre 2011, il obtient le Grand prix du roman de l’Académie française pour ce roman.

Pour la rentrée littéraire de septembre 2013, Chalandon rompt avec l’Irlande mais pas avec la guerre… et nous emmène au Liban, avec Le Quatrième Mur, roman sur l’utopie d’un metteur en scène qui décide de monter Antigone à Beyrouth pendant la guerre du Liban.

Le 14 novembre 2013 à Rennes, le prix Goncourt des lycéens lui est attribué pour ce roman.

C’est déjà le deuxième « Goncourt » que l’écrivain français Sorj Chalandon engrange en quelques jours. Après le prix Goncourt de l’Orient au Salon du livre à Beyrouth début novembre, c’est au tour du Goncourt des lycéens à lui attribuer un prix pour le Le Quatrième mur.

C’est peut-être le plus beau prix qu’il pouvait recevoir cet automne. Déjà célébré par les Immortels de l’Académie française pour «Retour à Killybegs» et lauréat du prix Médicis pour «Une promesse», Sorj Chalandon a obtenu ce jeudi le très réputé Goncourt des lycéens pour «Le Quatrième mur», aux éditions Grasset. Une juste récompense pour le journaliste, ancien reporter de guerre pour «Libération» de 1973 à 2007, prix Albert-Londres en 1988 et qui écrit depuis 2009 dans «Le Canard enchaîné».

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