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… vu par Arlette

Pulkkinen Riikka ♦ L’armoire des robes oubliées

L'armoire des robes oubliéesElsa, atteinte d’un cancer foudroyant, s’avance vers la mort. Presque tranquillement. Sa vie a été pleine, ponctuée de publications et de succès. Mais le cancer l’a rattrapée et il ne lui reste qu’à profiter comme elle l’entend des dernières semaines, des derniers jours – quitte à se montrer joyeusement capricieuse. Entourée de ses proches, elle compte bien profiter de chaque instant, de chaque plaisir, jusqu’au bout : les rayons du soleil, les bains de mer, ou le corps de Martti, son mari depuis plus de cinquante ans, contre le sien. De temps à autre, une crainte surgit : elle n’est pas prête, dit-elle. Le plus souvent, elle essaie de ne pas y penser. D’autres y pensent pour elle. Les médecins, bien sûr. Et la famille. Surtout la famille : un mari, une fille, deux petites-filles, un homme et une majorité de femmes pour faire la lumière sur quelques épisodes du passé.

Car le couple formé par Martti, artiste peintre réputé, et Elsa, auteure de livres de référence, n’est paisible que si on le considère de l’extérieur, sans creuser sous la surface. Une robe sortie d’une armoire par sa petite fille Anna sera le révélateur de tensions anciennes, longtemps cachées pour sauver l’amour, l’essentiel au fond. La robe qu’Elsa donne à sa petite-fille Anna appartenait à une autre femme : « C’est celle d’Eeva », dit Elsa. « J’ignorais qu’elle était restée dans le placard toutes ces années. » Ce n’est pas la première fois que des vêtements d’Eeva se retrouvent au mauvais endroit, signe d’une histoire moins fluide que prévu. Eeva était entrée dans la famille comme jeune fille au pair dans les années 60, pour être la nourrice de sa mère. Celle-ci fut une mère de substitution pour la fille d’Elsa, souvent absente en raison de ses activités. Des liens ambigus se sont noués avant de se distendre. Mais Anna ne tarde pas à comprendre qu’elle a été beaucoup plus qu’une employée et qu’elle est devenue la maîtresse de Martti, son grand-père, peintre célèbre qui l’a profondément aimée et  qui a failli tout quitter pour elle…

Anna, désireuse de savoir et de comprendre, cherche les traces d’Eeva.

Dans un style simple, mais sans facilités, Riika Pulkkinen sait décrire très exactement les différents âges du bonheur et de la souffrance.

Elle nous livre un roman fort, tendre, et profondément humain sur l’Amour, la Famille et les rapports humains. Elle explore les tréfonds du cœur et de l’âme à travers des personnages touchants malgré leurs faiblesses et leurs défauts, mais parfois exaspérants malgré leurs forces et leurs qualités. Avec lucidité, elle passe au scalpel toute une gamme d’émotions et de sentiments ordinaires mais intenses et nous projette sans ménagement dans cette histoire retorse et malsaine : c’est une histoire de tromperie, une histoire de trahison, mais avant tout, il s’agit d’une histoire d’Amour…

 

L’auteur :

20101118 Helsinki Lasipalatsi kirjailija Riikka PulkkinenRiikka Pulkkinen est née le 8 juillet 1980 à Tampere en Finlande. Elle a vécu à Oulu en Finlande, ville située sur la côte nord-est du golfe de Botnie, à environ 150 kilomètres du cercle polaire. Son père était avocat et sa maman était médecin. Riikka était une athlète, patineuse de vitesse sur 800 et 1500 mètres. Elle a représenté la ville de Oulu avec son club. Elle est même diplômée de l’école secondaire des sports. Elle a ensuite suivi des études littéraires à l’université d’Oulu. Mais après une année d’étude dans cette université, elle va à l’université d’Helsinki en philosophie théorique et littérature comparée.

Rikka Pulkkinen est mariée à l’activiste civil finlandais et politicien Erkki Perälä, averc lequel elle a eu une petite fille en 2013.

Son premier roman, Raja (la frontière), est paru en 2006 qui l’impose d’emblée comme un des jeunes écrivains les plus doués de sa génération. Il a reçu d’excellentes critiques.

Son second roman, « L’armoire des robes oubliées », publié en 2010, confirme son talent. Sélectionné pour le plus grand prix littéraire finlandais, le «Finlandia Prize », encensé par la critique, « L’armoire des robes oubliées », l’une des sensations de la Foire de Francfort 2010, a déjà été vendu dans douze pays.

Les droits cinématographiques pour ce deuxième roman ont été vendus à Vertigo Production (Finlande), et une pièce inspirée du roman est jouée pour la première fois en novembre 2011 au KOM.

 

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