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… vu par Arlette

Remli Saïd-André

Manuscrit autobiographique édité au Seuil en janvier 2010.

Saïd André Remli : 53 ans. Trois enfants. Des jumeaux de 8 ans, et un troisième fils de 6 ans. Tous trois conçus en prison.

 23 ans d’emprisonnement. Monsieur Saïd André REMLI a été condamné à perpétuité pour avoir tué lors d’une tentative d’évasion un surveillant.

–  Auteur de « Je ne souhaite cela à personne », manuscrit autobiographique édité au Seuil en janvier 2010

–  Auteur réalisateur de « Tous coupables », film documentaire sur l’état des lieux de la situation carcérale en France. Kuiv Productions, Paris

–  Chef de projet pendant deux ans pour l’association « Cœur des Haltes ». Mise en place à Ivry sur Seine du « Village de l’espoir » qui accueille une soixantaine de personnes en difficulté

  Directeur du C.A.R.D. (Comité d’Aide à la Réinsertion des Détenus). Prévention, accompagnement du jour de l’incarcération, puis tout au long de l’emprisonnement jusqu’à leur sortie, et après leur sortie, de personnes en marge de la société. A ce jour, et ce depuis 1998, aucune récidive ne s’est déclarée concernant les trente huit personnes que nous avons pu accompagner.

 Ingénieur du son. Six ans sur la numérisation des archives sonores de l’I.N.A. (Institut National de l’Audiovisuel)

  20 ans passés dans les prisons françaises, dont neuf en isolement, confiné dans une solitude, dans un désœuvrement qui rendent fou, à se protéger tant contre ses congénères que contre la violence des gardiens, les « matons », Saïd André Remli raconte tout, sans fierté ni repentir, dans son livre : « Je ne souhaite cela à personne ».

 Des nuits blanches à la solidarité carcérale, en passant par ses victoires juridiques contre un système carcéral français en déliquescence. Rencontre avec un homme troublant, aujourd’hui réalisateur de documentaires et acteur engagé dans la réinsertion des ex-détenus.

 Durant son incarcération, Monsieur REMLI étudiera le droit international qui prévaut sur le droit français, non sans mal puisqu’il fera l’objet de transferts successifs impropres à l’aider à poursuivre ses études. Il comprendra peu à peu qu’il est inutile de tenter de prendre en force l’Administration Pénitentiaire : « J’ai mené une lutte pacifique, légale, afin d’obtenir une amélioration des conditions de vie des détenus » : Une « machine à broyer l’être humain », une « école de la récidive ». C’est en ces termes que Saïd-André Remli décrit l’univers carcéral.

André Saïd Remli revient de loin : foyer désuni, pauvreté, DDASS, maisons de corrections, petite délinquance et prison. Mais ça ne s’arrête pas là.

Remli ne s’avoue pas vaincu. Il veut sortir, il veut la liberté. C’est l’évasion, la mort d’un gardien, le procès et la condamnation à perpétuité.

Remli vient de loin, il revient de cet enfer : vingt-cinq ans de prison, dont neuf en cellule d’isolement, et les matons qui cherchent à lui faire payer la mort de leur collègue.

 

Aujourd’hui, bien qu’il en soit sorti, la prison le hante et il doit dire la vérité, ses vérités sur le système carcéral, ce monde clos, impitoyable, où tant d’hommes périssent physiquement ou moralement. Aujourd’hui libéré, il doit tout réapprendre – la vie, l’amour, le travail et l’amitié –, alors que la prison menace de le ravaler au moindre faux pas. Alors il trébuche, tombe et se relève. Il travaille, il aime et il écrit. De là, de cette vie déchirée qui ne s’est jamais avouée vaincue nous vient ce témoignage sincère et poignant, qui nous révèle l’enfer de la prison, et la vie méconnue de ceux qui tentent de s’en sortir.

Sorti à 48 ans, il vit désormais à Arcueil, dans la précarité, et lutte pour l’amélioration de la condition pénitentiaire, notamment à travers la réalisation de documentaires.

« J’ai quitté la taule avec un sentiment de toute puissance. Je me découvre plus fragile que je ne le pensais. Survivre à la prison, se reconstruire, vivre avec des personnes aimées, impliquent un combat différent, un combat dangereux de tous les instants auquel je n’étais pas préparé ».

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