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… vu par Arlette

Xinran

Xinran (son nom de plume), née en 1958 à Pékin,  est une journaliste et écrivaine chinoise. Xinran est un pseudonyme signifiant en chinois « volontiers », « de bon cœur ».

 Pendant son enfance, elle souffre de mesures communistes à raison de ses origines bourgeoises : Elle est née dans une famille aisée et fortunée qui sera persécutée pendant la Révolution Culturelle : maison brûlée,  La petite fille, qui souffre de sa « mauvaise origine de classe » est confiée à un orphelinat militaire et est très tôt envoyée avec son frère dans un orphelinat militaire alors que ses parents, jugés réactionnaires, sont emprisonnés pendant sept ans. À l’âge de quinze ans, elle publie son premier poème et choisit d’étudier l’Anglais, les relations internationales, l’informatique et le Droit au département politique de l’armée.

 Dans les années 1980, les autorités chinoises ayant besoin de personnes pour développer la télévision et la radio, elles font appel à des militaires formés pour être journalistes, capables de diriger des émissions de débats tout en évitant les sujets « interdits ». Xinran, qui occupait alors un poste civil à l’université de l’armée depuis douze ans, se présente pour l’un de ces postes, qu’elle décroche en 1989. Commence alors sa carrière de journaliste. Elle devient animatrice de Mots sur la brise nocturne, une émission de radio quotidienne consacrée aux femmes qui connait un véritable succès de 1989 à 1995.

 Devenue journaliste, elle tient pendant une dizaine d’années une émission de radio destinée aux femmes.

 En 1997, elle quitte la Chine pour l’Angleterre. Elle s’établit à Londres et a publié plusieurs livres principalement consacrés au sort des femmes qui sont incitées, en direct, à parler de leurs problèmes personnel, familiaux et même sexuels. Le succès est considérable jusqu’en 1995 malgré l’heure tardive de l’émission ; Xinran voyage alors en Chine et au Tibet, poursuit ses enquêtes mais décide de partir à Londres en 1997.

 Après quelques petits boulots, elle commence à enseigner à l’université de Londres. Elle fait alors venir son fils âgé de dix ans. Auteur d’une chronique bimensuelle sur la Chine pour « The Guardian », elle tient également le rôle de conseiller aux relations avec la Chine pour de grandes corporations telles que la BBC.

En 2002, elle publie son premier livre, « Chinoises », un document stupéfiant sur la condition des femmes en Chine. Il s’agit de récits rassemblées par Xinran qui lui ont été confiés en tant que journaliste ou qui résulte de ses propres observations sur la situation des femmes en Chine. Elle est encouragée par un agent littéraire connu, Toby Eary, qui représentait notamment l’écrivain à succès Amy Tan (« Le Club de la Chance »). Le couple se mariera en 2002.

Ce livre devient un véritable best-seller international, qui confère à Xinran une notoriété mondiale.

Le succès de « Chinoises » est mérité : une grande variété de témoignages qui abordent les différents aspects de la vie des femmes et traitant notamment des persécutions communistes du point de vue des femmes, des avortements forcés et des mariages forcés, le récit d’existences saccagées au nom de l’idéologie ou des traditions, un ton de sympathie sans trop de sentimentalisme, une naïveté (feinte ?) qu’on lui a reproché mais qui montre aussi que comme les intellectuels qui suivent la génération « rééduquée » à la campagne, elle connaissait mal la vie de la Chine rurale.

Elle fonde en 2004 une association d’adoption entre la Chine et d’autres pays appelée « Mother’s Bridge of Love. ».

En 2004, elle publie « Funérailles Célestes » (Philippe Picquier), un livre né aussi d’une rencontre avec une Chinoise, qui passa trente ans dans des régions désolées du Tibet à la recherche de son mari médecin militaire, disparu lors des opérations chinoises au Tibet en 1958. Un livre bien différent sur un choc de cultures, dans des conditions de vie extrêmes.

On a critiqué Xinran pour certaines approximations et pour une approche un peu suffisante (postface de Claude B. Levenson). Mais ce regard est celui d’une majorité de Chinois vis-à-vis du Tibet ou des « minorités nationales » en Chine. Au moins Xinran fait-elle preuve d’admiration pour son héroïne et son parcours exceptionnel.

Pendant deux ans (2003-2005), Xinran écrit des chroniques régulières pour le grand quotidien britannique The Guardian ; Elle les publie dans un livre, qui n’est malheureusement pas traduit, « Ce que les Chinois ne mangent pas ». C’est un bon document qui détaille les efforts de l’auteur pour dissiper les malentendus, souligner les préjugés européens ou chinois et tenter de combler l’ignorance satisfaite des Européens vis à vis de la Chine et de sa culture.

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