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… vu par Arlette

Adam Olivier ♦ A l’abri de rien

A l'abri de rienDans certaines vies trop tranquilles un événement, parfois, survient. Comme une bombe, une épidémie, un tremblement de terre, il dévaste tout sur son passage. « A l’abri de rien » nous raconte l’une de ces aventures aux portes de la folie.

Marie est perdue, déboussolée depuis la disparition de sa sœur, Clara. Mais cette souffrance est invisible et pourtant là à la ronger de l’intérieur. Stéphane son mari et ses deux enfants sont le dernier fil qui la relie à la vie.

Jusqu’au jour où sa vie ordinaire, au quotidien sans embellie possible bascule, où elle se retrouve confrontée à la réalité de sa ville et ces réfugiés qui tentent le tout pour le tout au péril de leur vie pour passer en Angleterre. La fermeture de centre tristement célèbre n’arrange rien à la situation économique déprimante que connaît cette ville du Nord.

Des destins brisés. L’horizon. Là bas, l’Angleterre. Ils errent, fantômes accrochés à l’espoir d’une traversée. Eux, ce sont les Kosovars. C’est comme ça qu’on dit là bas. En fait, très peu de Kosovars. Des Kurdes, des Ethiopiens, des Iraniens, des Irakiens. Ils dorment dans des blockhaus, des chalets, dans le parc qui longe la grande allée. Ou près de la gare. Les flics les tabassent, les laissent à 50 bornes de là.

Marie a grandi ici. Elle les croisait souvent, les » Kosovars ». Pas un mot ni un regard. Un soir, alors qu’elle rentre avec Lucas, son fils, sa voiture tombe en panne en rase campagne. Une ombre surgit. Jallal vient l’aider. Il lui tend la main, attend un geste, un billet, une pièce. Marie ne comprend pas.

Marie a perdu le fil de sa vie. Plus rien n’arrête son regard, sauf ce jour-là, un jour comme les autres, un groupe d’hommes en haillons massés près du Monoprix. Sans savoir pourquoi, elle pénètre dans la tente dressée près de la mairie, se joint aux bénévoles pour servir des repas à ceux que, dans la ville, on appelle les « Kosovars ».

Elle se retrouve par hasard à distribuer de la soupe à des immigrés clandestins. Cette opportunité inattendue de s’ouvrir aux autres lui apparaît comme une chance inespérée de renouer avec la vie. A corps perdu, Marie s’agite pour adoucir le quotidien de ces êtres humains bafoués, tout en laissant derrière elle ce qui constituait sa réalité. Et à mesure qu’elle se détache du monde concret, elle va trouver des réponses enfouies au plus profond d’elle-même, là où elle seule peut les trouver.

Négligeant sa famille, indifférente aux attentions de son mari, à la tendresse de ses enfants, elle se consacre entièrement à la survie de ces hommes en perdition. Elle leur donne tout : de la nourriture, des vêtements, son temps, son argent.  Entraînée malgré elle dans un drame intime, elle s’expose à tous les dangers, y compris celui d’y laisser sa peau, son âme et le dernier lien avec sa famille.

L’auteur :

Olivier Adam est un écrivain français né le 12 juillet 1974 à Draveil, près de Paris.

Il a grandi en région parisienne et vit maintenant en Bretagne. Il a participé à la création du festival littéraire Les correspondances de Manosque. Il est actuellement édité par les Éditions de l’Olivier et aux éditions L’École des loisirs pour ses œuvres pour la jeunesse.

Il suit des études de gestion d’entreprises culturelles. Puis, après un « trou noir » de quelques années où il commence à écrire, il participe en 1999 à la création du festival littéraire « Les correspondances de Manosque ».

En 2000, Olivier Adam publie aux éditions du Dilettante son premier roman, « Je vais bien ne t’en fais pas », qui connaîtra un certain succès (160.000 exemplaires vendus en poche après l’adaptation au cinéma en 2006).

Il signe ensuite avec les éditions de l’Olivier où il publie « A l’Ouest » (2001), « Poids léger » (2002), « Passer l’hiver » (recueil de nouvelles, Prix Goncourt de la Nouvelle 2004 et Prix des Éditeurs 2004), « Falaises » (2005, sélectionné dans 13 prix littéraires sans obtenir aucune récompense) et « À l’abri de rien » (2007, Prix du Premier prix 2007 et favori du Prix Goncourt 2007).

Entre-temps, en 2003, il devient directeur de collection aux éditions du Rouergue.

Parallèlement, Olivier Adam écrit aussi plusieurs ouvrages pour la jeunesse, publiés pour la plupart à l’École des Loisirs: « On ira voir la mer » (2002), « La Messe Anniversaire » (2003), « Sous la pluie » (2004), « Douanes » (2004, éditions Page à page) « Comme les doigts de la main » (2005) et « Le jour où j’ai cassé le château de Chambord « (2005).

Il publie par ailleurs régulièrement des textes courts dans les revues littéraires et anime des ateliers d’écriture en milieu scolaire.

Pour le cinéma, outre la co-scénarisation de ses romans « Je vais bien ne t’en fais pas », adapté en 2006 par Philippe Lioret, « Poids léger » adapté en 2004 par Jean-Pierre Améris et « Sous la pluie » en cours d’adaption par Patrick Goyette), Olivier Adam a co-signé les scénarios de « L’été indien » d’Alain Raoust (2007) et de « Maman est folle » de Jean-Pierre Améris (2007, téléfilm).

Très influencé par la littérature américaine contemporaine (John Fante, Raymond Carver, Richard Ford,…) mais aussi par une certaine famille d’écrivains français des années ’40 et ’50 (Henri Calet, Georges Hyvernaud, Georges Perros,…), n’hésitant pas à aborder des thématiques sociales et politiques, Olivier Adam a su s’imposer très vite comme un auteur qui compte dans la nouvelle génération d’écrivains français. Côté filiations cinématographiques et musicales, on rapproche souvent son univers et son style de ceux d’auteurs comme Maurice Pialat, Leonard Cohen ou encore Christophe Miossec.

Depuis 2005, Olivier Adam vit avec sa compagne, l’auteur de livres pour enfants, Karine Reysset, à Saint-Malo, où il partage son temps entre la littérature et le cinéma.


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