Club lecture…

… vu par Arlette

Otte Jean-Pierre ♦ Un cercle de lecteurs autour d’une poêlée de châtaignes

Au risque d’être taxé d’anachronisme, Jean-Pierre Otte a entamé avec son « Cycle de la vie personnelle », une série de chroniques décrivant son quotidien dans une communauté rurale retranchée du monde.

Cette fois-ci, il s’est joint à un groupe de personnes issues d’horizons divers, qui se réunissent tous les mois pour partager une passion commune : les livres. Le rituel est simple, une poêlée de châtaignes, le doux bruit des bouteilles qu’on débouche, et la discussion à bâtons rompus peut reprendre là où on l’avait laissée.

Confrérie éclectique, ils sont une quinzaine, de l’avocat au jardinier en passant par la bibliothécaire ou la prof d’espagnol, formant un petit monde à part de bibliophages exigeants et passionnés. On y aborde des sujets tout aussi hétéroclites que la téléportation ou l’utopie, on s’y remémore des récits d’aventures dans des contrées exotiques comme on y invente un voyage en 323 jours au cœur du Quartier latin. On y cite des auteurs aussi divers que Julien Gracq, Carlos Castaneda, Gilles Deleuze ou John Cage.

Discussions, anecdotes et autres récits sont prétexte à des réflexions inattendues sur l’art, le sens de la vie, la sexualité, la nature et la mort. Derrière le choix des auteurs et des textes se profile toujours la personnalité étonnante de ces lecteurs chevronnés. Mais la vie de l’esprit ne serait rien si elle négligeait le bonheur des sens.

Chaque réunion se clôt par un véritable festin, au gré de recettes traditionnelles toutes plus alléchantes, du tablier de sapeur sauce gribiche au gigot de chevreau et navets glacés !

Tout commence lorsque, promenant son ennui dans un cocktail, notre auteur est abordé par un inconnu, Mehdi.

Ce dernier entreprend de lui raconter quel cercle de lecteurs il a créé dans un petit village perdu du Haut-Quercy. Ce dernier l’invite. Jean Pierre accepte, très intrigué par ce cercle décrit par Mehdi.

Quelques mois plus tard, un dimanche d’automne, il rejoint Lespinas. Il fait connaissance des personnages éclectiques partageant l’amour des livres. Il découvre alors un monde où chacun trouve dans le même livre un livre différent. Un monde bibliophage composé de lecteurs passionnés, exigeants, chevronnés, curieux, éclectiques.

Au plaisir des mots, le cercle associe le plaisir du goût. Les verres, abondamment servis par les hôtes quand ils ne sont pas occupés à griller les châtaignes, délient les langues, tandis que le fumet d’un repas qui mijote les entoure. Les conversations roulent alors sur le style, la forme, les idées, la vie, l’existence… au point que notre auteur revient une nouvelle fois, puis une autre, se liant avec Maylis, Bella, Mehdi, Richard, Eliane ou Antoine. 

Chaque séance, est la continuation de la conversation tenue durant la réunion précédente. Chacun parle des livres qu’il aime et à travers ses livres, des réflexions sur la vie. Nul tabou, on parle de tout et de rien. On donne son avis, on partage des expériences livresques.

On y aborde des sujets aussi hétéroclites que la « téléportation » ou l’Utopie.

Certains passages sont lus à voix haute, et diverses anecdotes sont racontées, la confession devenant plus intense au fil des pages telle qu’une rencontre au Mexique ou un amour caché de Julien Gracq. On y cite nombre d’auteurs divers et variés.

On se pose surtout des questions telles que : Comment un lecteur devient-il écrivain ? Le devient-il ou l’est-il par avance ?

Ou pourquoi un livre nous marque-t-il plus qu’un autre ? Et que, ce livre, plusieurs années plus tard, à la relecture, nous paraît insipide, terne, indifférent. On se demande alors comment on a pu l’aimer un jour.

Ou bien, on discute sur « les écrivains du bonheur » à travers toutes les littératures : On y cite Giono – Homère et Hérodote – Horace et Virgile – Les historiettes de Tallemant des Réaux – les incontournables de Henri Miller…

On passe une séance sur la science fiction qui n’est pas née d’hier en citant : L’histoire comique des estats et empires de la lune de Cyrano De Bergerac ou Micromégas de Voltaire, sans oublier « La machine à remonter le temps » ou « l’homme invisible » de Welles pour arriver bien sûr à Lovecraft et Assimov.

A une autre séance on parle de la place de « la tante » dans la littérature. Un des participants vit avec sa vieille tante.

Alors on évoque : « Voyage avec ma tante » de Georges Cukor – La tante maternelle qui a élevé les Sœurs Brontë – La tante Léonie du jeune Marcel Proust qui lui a offert la petite madeleine dans la recherche du temps perdu – « la tante du scribouillard » de Mario Vargas – La tante de Dampierre de Brantôme dans les Dames galantes…

 

Éloge d’un cercle littéraire de campagne, réunion amicale informelle dictée par le goût du partage, de la gastronomie et de l’érudition.

 

L’auteur : Otte Jean-Pierrre

  Jean-Pierre Otte est un écrivain belge, né le 10 septembre 1949 à Ferot-Ferrières dans les Ardennes.

 Avide de savoir, il s’est passionné en autodidacte et il étudie des disciplines aussi diverses que la biologie, la physique, la philosophie et les mythologies du monde. Spécialiste des mythes de la Création, il s’adonne aussi à la botanique et à l’observation des insectes (L’amour en eaux dormantes) et manifeste son allégresse de vivre dans ses Histoires du plaisir d’exister.

 En 1976, paraît son premier livre et dès 1978, il vit de sa plume et de sa voix.

 Outre son travail d’écrivain, il excelle dans d’autres activités : Chroniqueur dans les journaux (à La Libre Belgique, le Monde, récemment dans Le Nouvel Observateur, dans l’Express, et dans Notre Histoire), conteur à la radio (RTBF, France Culture) et en spectacle, conférencier régulier dans les Universités étrangères et pour l’Alliance française depuis 1990.

 Spécialiste des mythes de la création, Jean-Pierre Otte les a transcrits pendant une dizaine d’années dans Les Matins du Monde.

 Jean-Pierre OTTE a reçu le prix Nature de la Fondation de France, jury présidé par Jean Dorst de l’Institut des Sciences Naturelles : prix décerné pour la rigueur scientifique et la qualité littéraire de ses travaux en botanique et en entomologie.

Certains ouvrages ont été traduits notamment en Chine, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Hongrie et en Grèce. Une vingtaine de mémoires et de thèses universitaires ont déjà été consacrés à son œuvre.

 

Installé depuis I984 sur le causse, il vit à Larnagol dans le département du Lot, en France, entouré d’animaux familiers. Fasciné par la femme, épicurien, il aime la marche et le vin.

Écrivain, conteur, conférencier et peintre, il est un des auteurs les plus originaux de notre époque.

Depuis les années 80, Jean-Pierre Otte est un peintre à part entière (dernière exposition à la Galerie Bastien-Art de Bruxelles et à la Galerie P&V de Liège).

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