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… vu par Arlette

Clément Jérôme ♦ Plus tard, tu comprendras

Suite à la mort du compagnon de sa mère, Jérôme Clément vide leur appartement. Jérôme Clément n’a ouvert les tiroirs de sa mère que six ans après sa mort. Son beau-père n’y avait pas touché.

C’est ainsi que Jérôme Clément va découvrir ce secret de famille, ce que sa mère n’a jamais voulu lui raconter de son vivant.

S’y trouvent des papiers qui permettent d’en savoir plus sur la lignée maternelle. La famille maternelle de Jérôme Clément a été victime de la barbarie nazie, sa mère ne lui a jamais rien raconté à ce propos et alors qu’il vide son appartement, il va petit à petit découvrir ce qu’il s’est passé… Il y a cette phrase prononcée par la mère du narrateur, bien des années auparavant : ‘Plus tard, tu comprendras’. Une phrase qui, longtemps, a hanté le narrateur. Mais pour y répondre, il lui fallait d’abord découvrir qui était cette femme-là qui lui avait donné la vie. Savoir qui elle fut vraiment. De la jeune fille amoureuse, puis de la femme blessée à la mère, en tombant, au hasard, sur les ombres des êtres qui la côtoyèrent, Jérôme Clément part à la recherche de celle qui demeure la source et la clé de sa vie.

L’auteur, alors qu’il vend ce qui a appartenu à sa mère, choisit donc de faire revivre ses souvenirs, de refaire à l’envers, l’itinéraire de cette femme, Raymonde Clément née Gornick, juive russe, mariée à un Français catholique, que la guerre, le nazisme et la vie ont broyée.

C’est un peu comme une photo qui se révèle petit à petit, à travers des lettres jaunies, des objets disparates, un appartement vide, il retrouve par bribes l’histoire de cette famille, son père, l’arrestation sur dénonciation, la déportation et la mort de certains des membres du côté maternel, la vie de cette femme, ses fiançailles, son mariage, son entrée dans une famille hostile, sa vie difficile puis son divorce, son remariage…

A travers elle, il retrouve aussi quelques fantômes qui ont peuplés sa vie d’enfant et d’adolescent et qui maintenant ont disparu, happés par la mort dans les camps de concentration…Raymonde avait décidé d’enfouir tout cela dans les placards de l’oubli, éludant les questions de ce fils un peu trop curieux qui maintenant refait le chemin à l’envers.

Jérôme Clément y parle de sa mère et son histoire, celle qu’il découvre peu à peu, à travers les archives familiales. Un lien fort et aimant les unissait tous les deux, et pourtant, jamais elle ne lui a parlé de ce qui est arrivé à ses parents pendant la guerre. Arrêtés par les allemands au printemps 1944, ils ne sont plus jamais revenus. Ensuite, le silence s’est refermé sur eux pendant de longues années. Pourquoi ce silence obstiné, pourquoi avoir accepté tant de choses de sa belle-famille (catholique, elle…). Pour vivre, sûrement, tout simplement…

 

L’auteur :

Jérôme Clément, né le 18 mai 1945, est une personnalité du monde de la culture et des médias, également écrivain. Il a notamment dirigé le Centre national de la cinématographie, puis la chaîne de télévision franco-allemande ARTE depuis sa création. Il en est aujourd’hui le vice-président, dans le cadre de la présidence tournante.

Jérôme Clément est titulaire d’une licence de droit et diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et de l’École nationale d’administration (ENA, 1970–1972, promotion Charles de Gaulle).

Il débute sa carrière en 1974 au ministère de la Culture comme chargé de mission auprès du directeur de l’architecture. Promu chef de bureau du budget et du plan, il est détaché en 1976 à la Cour des comptes. Deux ans plus tard, il est nommé sous-directeur à la direction du patrimoine du ministère de la Culture. Après une expérience de conseiller culturel et scientifique à l’ambassade de France en Égypte, Jérôme Clément intègre en mai 1981 le cabinet du Premier ministre Pierre Mauroy. Il y est conseiller, chargé de la culture, des relations culturelles internationales et de la communication.

Il est conseiller municipal délégué à la culture et à l’architecture de Clamart, en banlieue parisienne depuis 2001 et administrateur de l’Orchestre de Paris et du Théâtre du Châtelet entre autres.

Jérôme Clément est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages : « Un Homme en quête de vertu » (1992), « Lettres à Pierre Beregovoy » (1993), « La Culture expliquée à ma fille » (1995), « Les Femmes et l’amour » (2002) et « Plus tard, tu comprendras » (Grasset, 2005), hommage à sa mère, dont les parents furent exterminés à Auschwitz, et où il y analyse l’absence paternelle.

Le socialiste Jérôme Clément, bardé de titres et de fonctions, défend l’idée d’exception culturelle européenne.

Le 9 septembre 2010, il est nommé au Conseil d’administration du Musée d’Orsay.

Jérôme Clément est également officier de la Légion d’honneur, chevalier de l’Ordre national du Mérite, commandeur des Arts et des Lettres et porteur de la Croix fédérale du Mérite de la République fédérale d’Allemagne. Il est membre du club Le Siècle, et également un participant de l’émission de jeux littéraires de France Culture, Des Papous dans la tête. Il est président du Conseil scientifique du Festival Normandie Impressionniste 2010. Il est le frère de Catherine Clément, philosophe, écrivain et directrice au musée du quai Branly

Jérôme Clément est également officier de la Légion d’Honneur, chevalier de l’Ordre national du Mérite, commandeur des Arts et des Lettres et porteur de la Grande Croix du Mérite de la République fédérale d’Allemagne.

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