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Khadra Yasmina ♦ Les sirènes de Bagdad

Les sirènes de BagdadLe dernier volet de la trilogie que l’écrivain algérien Yasmina Khadra consacre à la violence qui oppose de grands pans de l’Orient à l’Occident, « Les sirènes de Bagdad », paraît au Québec à quelques semaines du cinquième anniversaire du 11 septembre 2001.

Après L’attentat, Yasmina Khadra décrit la transformation d’un jeune Bédouin irakien en justicier kamikaze. Dans une capitale assiégée, dévastée par la guerre, le livre « Les Sirènes de Bagdad » découvre le basculement d’un pays dans l’enfer, et de ses hommes dans la folie meurtrière.

Kafr Karam. Un petit village aux confins du désert irakien. On y débat devant la télévision, et surtout on s’y ennuie, on attend, loin de la guerre que viennent de déclencher les Occidentaux et qui embrase le reste du pays. Mais le conflit, avec son lot de brutalités, d’incompréhensions et de bavures tragiques va finir par rattraper cette région où la foi, la tradition et l’honneur ne sont pas des mots vides de sens.

Le héros est un jeune homme pacifique de vingt ans, né dans un village au milieu des sables où perdure depuis toujours un mode de vie archaïque dans le respect des traditions religieuses et familiales. La guerre lui parait bien lointaine.

 En 2002, il part faire des études à Bagdad, mais l’invasion des troupes américaines le renvoie dans son bled. Pendant plusieurs mois, il végète en écoutant palabrer les gens du village qui se partagent entre les nostalgiques de Saddam, ceux qui espèrent tout des Américains et les tenants du radicalisme islamique.

Jusqu’au jour où deux faits vont transformer sa vie :

Un attentat qui a eu lieu à quelques kilomètres de là, et qui fait que les G.I. débarquent en force dans la petite communauté et contraignent brutalement les habitants à sortir de chez eux. Aux yeux de ce jeune homme, ils commettent l’irréparable en jetant hors de son lit son père, à demi nu. Le spectacle d’une telle humiliation détruit irrémédiablement l’image que ce garçon avait de lui-même.

Fuyant son village, dérivant jusqu’à Bagdad, il se retrouve dans une ville déchirée par une guerre civile féroce. Sans repères ni ressources, miné par la honte, il devient une proie rêvée pour les Islamistes radicaux.

Et la télé installée dans le café du village qui permet aux jeunes de se retrouver et de chauffer les esprits à la vue des atrocités commises par les occupants.

Recruté, manipulé, il décide de se sacrifier pour la Cause, mais ne sait pas encore qu’au lieu d’une bombe traditionnelle, c’est d’un virus dévastateur pour l’humanité dont il sera le porteur…

L’auteur :

  On sait depuis peu que Yasmina Khadra est un pseudonyme : derrière ce double prénom féminin se cache un homme, officier supérieur de l’armée algérienne : Mohamed Moulessehoul.

 Il choisit ce pseudonyme pour échapper à une forme d’autocensure perceptible dans ses premiers textes, mais aussi pour rendre hommage à son épouse (Yasmina et Khadra sont ses deux premiers prénoms) et au courage des femmes algériennes.

 Né le 10 janvier 1955 à Kenadsa dans le Sahara algérien d’un père infirmier et d’une mère nomade, Yasmina Khadra est confié dès l’âge de neuf ans à une école militaire. Son père, un officier de l’ALN blessé en 1958, voulut faire de lui un soldat. Il en ressort sous-lieutenant en 1978 pour rejoindre les unités de combat.

 Durant la période sombre de la guerre civile algérienne dans les années 1990, il fut l’un des principaux responsables de la lutte contre l’AIS puis le GIA, en particulier en Oranie.

 Durant son engagement dans l’armée algérienne, il publie en Algérie et sous son vrai nom des nouvelles et des romans. En 2000, après trente-six ans de vie militaire, il décide de quitter l’armée pour se consacrer à la littérature et vient s’installer en France avec sa famille.

 L’année suivante, il publie « l’écrivain »où il révèle sa véritable identité, puis « L’imposture des mots », livre dans lequel il justifie sa démarche.

 Auteur notamment de nombreux polars, Yasmina Khadra est internationalement reconnu. Ses romans sont traduits dans vingt-cinq pays.

 Yasmina Khadra bouleverse les points de vue purement occidentaux sur la réalité du monde arabe, dans des romans qui critiquent la bêtise humaine et la culture de la violence. Il évoque son Algérie natale, sa beauté et sa démesure, mais aussi la fureur qui y sévit au nom de Dieu, les lâchetés et les inadmissibles compromissions.

Les hirondelles de Kaboul, sur l’Afghanistan, Les sirènes de Bagdad(2006), sur la guerre en Irak, ou encore L’attentat (2005), sur la descente aux enfers d’une Palestinienne entraînée vers le terrorisme, abordent eux aussi le problème de la violence, dans une écriture lyrique et dépouillée, alliant la beauté et l’insoutenable.

Yasmina Khadra, qui signifie « jasmin vert » en arabe, est le pseudonyme de l’écrivain algérien Mohammed Moulessehoul, né le 10 janvier 1955 à Kenadsa dans la wilaya de Bechar dans le Sahara algérien .

Mohammed Moulessehoul choisit en 1997, avec le roman Morituri, d’écrire sous pseudonyme. Diverses raisons l’y poussent, mais la première que donne Moulessehoul est la clandestinité. Elle lui permet de prendre ses distances par rapport à sa vie militaire et de mieux approcher son thème cher : l’intolérance.

Il choisit de rendre hommage aux femmes algériennes et à son épouse en particulier, en prenant ses deux prénoms, Yasmina Khadra, et ne révèle son identité masculine qu’en 2001 avec la parution de son roman autobiographique « L’Écrivain » et son identité tout entière dans « L’imposture des mots » en 2002. Or à cette époque ses romans ont déjà touché un grand nombre de lecteurs et de critiques.

Il acquiert sa renommée internationale avec les romans noirs du commissaire Brahim Llob : « Morituri », adapté au cinéma en 2007 par Okacha Touita, « Double Blanc » et « L’Automne des chimères ». Llob est un incorruptible, dans un Alger dévoré par le fanatisme et les luttes de pouvoir. Son Algérie saigne à plaies ouvertes et cela révolte le commissaire. Llob n’hésite donc pas à prendre le risque de fouiner dans les hautes sphères de la société, ce qui lui vaut bien vite la sympathie du lecteur malgré sa vulgarité ou ses côtés parfois misogynes, voire homophobes. Cette série s’enrichit en 2004 d’un autre roman « La Part du mort ».

Khadra illustre également « le dialogue de sourds qui oppose l’Orient et l’Occident » avec les trois romans : « Les Hirondelles de Kaboul », qui raconte l’histoire de deux couples Afghans sous le régime des Talibans. « L’Attentat », roman dans lequel un médecin arabe, Amine, intégré en Israël, recherche la vérité sur sa femme kamikaze. « Les Sirènes de Bagdad » relate le désarroi d’un jeune bédouin irakien poussé à bout par l’accumulation de bavures commises par les troupes américaines.

Yasmina Khadra est traduit dans quarante-et-un (41) pays : Abou Dhabi,Albanie, Algérie (en arabe pour le Maghreb), Allemagne, Autriche, Brésil, Bulgarie, Corée, Croatie, Danemark, Estonie, États-Unis, Finlande, Grande-Bretagne, Grèce, Espagne (castillan et catalan),Hongrie, Inde, Indonésie, Islande, Italie, Israël, Japon, Liban (en arabe pour le Machrek), Lituanie, Macédoine, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Qatar, Roumanie, Russie,Serbie, Slovénie, Suède, Suisse, Taïwan, République tchèque, Turquie, Vietnam.

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